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Rejoindre notre réseau TO
Notre réseau se compose de groupes qui pratiquent le TO. Les groupes qui en font la demande peuvent devenir membre associé, s’ils se retrouvent dans nos trois grands principes. Ils sont alors inscrits dans notre liste de diffusion/discussion, leurs dates sont diffusées dans nos « ACTU » du réseau. Un don (à montant libre) leur est demandé, ils sont invités aux rencotres du réseau et reçoivent toutes les infos, ils ont accès à la page « membres » du site.
Ils peuvent ensuite devenir « membres adhérent », sur cooptation (voir ci-dessous le texte « adhérer au réseau »
ADHERER AU RESEAU = DEVENIR MEMBRE ACTIF
Les adhésions concernent les groupes, collectifs, associations, compagnies, théâtres, qui pratiquent le théâtre de l’opprimé·e.
Le réseau ne souhaite pas devenir un « super groupe de TO » qu’on pourrait rejoindre indépendamment de son groupe ! Aussi, il n’y a pas d’adhésion individuelle.
Comment adhérer ? L’idée générale reste:
« j’ai vu le travail de tel groupe, c’est sympa, on devrait les inviter ! » Concrètement :
Au rythme de chaque groupe, et dans l’ordre souhaité, trois conditions pour adhérer au réseau TO
A) partager valeurs et pratiques, (1)
B) prendre le temps de se connaître mutuellement :
-voir des manifestations des groupes du réseau,
-inviter des groupes du réseau à voir ses propres manifestations.
C) se présenter à une rencontre du réseau.
L’adhésion peut être validée à la rencontre suivante.
– Il est possible de préférer prendre plus de temps.
– Si nécessaire, un espace de débat collectif peut être créé au sein du réseau avant de confirmer l’adhésion.
En adhérant, le groupe règle sa cotisation annuelle. Celle-ci est à ajuster librement, en fonction des ressources du groupe et/ou de ses membres (2)
Les groupes adhérents à jour de cotisation sont présentés sur le site du Réseau TO, notamment sur la carte interactive des groupes. Leurs dates sont publiées, ils prennent part active aux décisions du réseau (chaque groupe a le même poids, c’est-à-dire une voix par groupe en cas de vote), leurs trajets vers les rencontres nationales sont pris en charge (ces trajets ne sont pas pris en charge avant l’adhésion).
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(1)
–les trois principes du réseau voir la page d’accueil du site www.reseau-to.fr :
– Désirer échanger entre praticien.ne.s,
– Pratiquer le théâtre de l’opprimé·e contre les oppressions,
– Préférer la coopération à la concurrence. (entre groupes TO)
-Les deux principaux modes de fonctionnement du réseau :
– Alimenter la liste de discussion-diffusion ( par ex : récits, questions, demandes d’aide) a minima annoncer ses dates de spectacles ou de stages.
– Participer dans la mesure du possible, aux rencontres nationales.
-Statuts, Règlement Intérieur, charte (toujours en élaboration) : sur le site, onglet « membres » Nous y ajoutons:
– l’appartenance au réseau suppose une vigilance aux rapports de domination au sein même du réseau, et dans son propre groupe.
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(2) Tarifs d’adhésion : Le montant proposé a été calculé pour permettre une péréquation des trajets vers les rencontres nationales, ce qui constitue la principale dépense (ainsi que la location des salles, le maintien du site, les frais de secrétariat).
Une moyenne de 300 euros par an, MODULABLE LIBREMENT, a été votée en 2017. Mais le montant cotisé par chaque groupe est à l’appréciation de chaque groupe, il est basé sur la confiance.
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Texte adopté les 23/24 avril 2022
Rendre notre site visible
Pour que notre site soit une vitrine visible
1) La rencontre des 1er 2 avril 23 vous demande, à chaque personne, de choisir le site du réseau TO comme page d’accueil quand vous allez sur internet. Vous ne resterez sur cette page qu’une seconde ou deux, le temps de taper le site que vous voulez visiter. Mais cette connexion sera comptabilisée par les algorythmes des moteurs de recherche, et notre site sera mieux répertorié, si beaucoup de monde suit ce conseil.
Comment faire ?
Si vous utilisez Firefox : il suffit d’ouvrir la page du réseau : www.reseau-to.fr puis en haut, vous sélectionnez l’adresse du réseau, puis vous la glissez-déposez sur la petite maison qui est juste à gauche ! C’est tout !Pour les autres navigateurs, je vais chercher, mais peut-être savez-vous déjà le faire ? Dans ce cas indiquez nous la marche à suivre, merci, à contact@reseau-to.fr
avec safari : à compléter
avec Microsoft Edge (le remplaçant d’Internet Explorer) : à compléter
avec chrome : à compléter
2) Insérer le lien www.reseau-to.fr dans le site de votre groupe TO, en bonne place.
Ça s’appelle un back link. C’est ce qui est le plus efficace pour être bien classé dans les moteurs de recherche. Ce lien, mettez-le assez visible sur votre site, par exemple lorsque vous vous présentez, parlez de vos orientations, vous pouvez fièrement afficher que vous êtes membre adhérent, membre fondateur, membre associé du réseau TO ! (et mettre le lien). Vous pouvez aussi l’indiquer dans votre page face book etc…
Le réseau TO n’est pas un de vos contacts, ou un de vos partenaires ! Vous en faites partie !
La rencontre des 1et 2 avril 23 a aussi demandé que vous le mettiez dans vos signatures, par exemple en bas d’un mail… Exemple de signature:
T’OP ! Théâtre de l’opprimé (lille) tel, site… membre fondateur du réseau TO www.reseau-to.fr
JF secrétaire du RTO 06 85 54 99 68
Un atelier TO et trois théâtres forums en Pédagogie Freinet
Voici un extrait (le deuxième) d’un texte de 3 parties, qui m’a été demandé par l’ICEM (le mouvement Freinet). 3 chapitres ci-dessous: introduction, l’atelier, les 3 scènes de théâtre forum public.
Introduction : Du théâtre libre au théâtre de l’opprimé
J’ai rencontré la pédagogie Freinet en mai 1968. Devenu instituteur peu après, j’ai très vite mis en place le théâtre libre dans ma classe unique à Oudeuil (60). Lorsque je m’interrogeais sur l’aspect conformiste du jeu des élèves (adultes dominant systématiquement les enfants), un échange avec les collègues du groupe départemental de l’Oise m’a particulièrement éclairé. Alors que je pensais avoir échoué parce que les enfants reproduisaient les rapports de dominations enfant/adultes dans leurs improvisations, ils m’ont permis de comprendre que je pouvais regarder autrement leurs créations : lorsqu’un enfant joue un adulte, il met en scène les rapports de force générationnelle et d’autorité patriarcale tels qu’il les ressent, les vit. Il prend son rôle au sérieux.
Or, le théâtre, c’est sérieux, et si c’est sérieux, ce qui se passe sur scène, c’est tout simplement vrai. Par conséquent les acteurs avaient mis en scène… la réalité.
Je pense à cette phrase que j’allais bientôt rencontrer : « l’image de la réalité est réelle en tant qu’image ».
Restait la question : comment sortir du conformisme et de l’ordre établi ? Avec un début de réponse : l’image théâtrale, celle des désirs, des rêves, est donc réelle, elle aussi. Alors… Et si on apprenait à jouer nos rêves ? Les vivre viendra peut-être ensuite… (voir dans la rubrique « Coups de projecteur » .)
En 1980, invité par des collègues de l’école moderne, j’ai participé à un stage de formation au Théâtre de l’Opprimé, rencontré Augusto Boal et suis allé voir des spectacles de théâtre forum : nouvelle révélation ! Je me suis formé à cette méthode notamment au cours d’un stage Freinet autogéré d’un mois, à l’École normale d’instituteurs, en 1983. Nous avions alors travaillé une semaine entière avec des formateurs du T.O. ce qui avait abouti à la création d’un groupe « théâtre de l’opprimé » au sein de l’IDEM 60 (institut départemental de l’école moderne).
Nous avions commencé par monter un théâtre forum sur nos propres problèmes de militants pédagogiques, pour le jouer ensuite au congrès ICEM de Nanterre. A notre grand plaisir, les congressistes venus nous voir jouer nous dirent : « Tu es venu visiter notre groupe ? Non ? Pourtant c’est bien lui qui est décrit » ! la situation présentait donc un aspect universel et ils s’étaient bien reconnus, malgré la particularité des anecdotes mises en scène.
1. UN ATELIER HEBDOMADAIRE A L’ECOLE VIALA (Lille, 2002).
Une partie de l’après-midi du lundi est consacrée à des ateliers décloisonnés où les enfants de CE2 et CM s’inscrivent librement, pour un trimestre. J’anime l’atelier théâtre avec 16 inscrits. Nous disposons d’une grande salle au sol en parquet ciré, très agréable. Les séances durent environ 1h 30, parfois un peu plus si on « mange » la récréation.
Comme d’habitude, je commence par proposer des jeux issus de « l’arsenal » du Théâtre de l’Opprimé, liés à nos cinq sens : sentir ce que l’on touche, entendre ce qu’on écoute, voir ce qu’on regarde, se souvenir des goûts, des odeurs, mettre en jeu plusieurs sens… Souvent, je propose un bref tour des ressentis de chacun·e après le jeu. Ensuite j’en arrive au théâtre image, puis au théâtre image avec création de personnages, enfin à l’improvisation, puis au théâtre forum. (Ces différents termes seront expliqués au fil du texte).
En cercle, je précise quelques consignes : ici, tout est libre :
– On peut se retirer discrètement d’un jeu qu’on n’aime pas, si possible sans gêner les autres. – Chacun·e pourra accepter ou refuser de jouer tel ou tel rôle sans avoir à se justifier.
– On peut raconter en dehors ce que soi-même on a fait dans les jeux, mais pas ce que les autres ont fait, et c’est encore plus vrai à propos des improvisations ou des récits.
– Nous choisirons ensemble la distribution des rôles et ce que nous montrerons au public si un spectacle final est prévu.
2. LE SPECTACLE PUBLIC
Il dure une heure trente avec les interventions du public et compte trois scènes. Nous verrons plus loin comment nous y sommes parvenus, après des jeux préparatoires, puis des techniques de T.I. (théâtre image), qui ont préparé les récits et leur mise en scène théâtralisée.
2.1 Le rôle de chacun pendant la représentation
– Le joker ou la jokère (la personne formée au TO) mène la séance, présente les règles.
– Après chaque histoire jouée, les spec-acteurs pourront intervenir (un par un) mais pas depuis la salle, uniquement en venant sur scène, La circulation de la salle à la scène et retour est réglée par le joker.
– On vient sur scène de sa propre décision, ni poussé par un ami, ni (encore moins) par un adulte !
– Les acteurs conservent les rôles de leurs personnages, ne s’expriment pas en tant qu’eux-mêmes.
– Sur un clap du joker,les acteurs s’immobilisent en silence, se figent en plein mouvement.
– Après chaque intervention du public sur scène, le joker ou la jokère demande à l’intervenant·e « As-tu pu tenter ce que tu voulais tenter ? ». Il ou elle le ou la remercie, tente une synthèse et questionne la salle.
2.2 Première scène : « fille aînée, je fais tout »
Cette scène a eu un grand succès. Nicole fait la vaisselle, puis repasse, pendant que ses frères regardent la télé ou jouent. Dans la salle, les garçons rient, se donnent des coups de coude, en disant « Oui, oui, c’est bien comme ça» !
A la fin, je pose nos questions rituelles :
– Pensez-vous, comme Nicole, que ce n’est pas juste ?
Mouvements divers.
– Pensez-vous que ça pourrait être autrement ? (le public discute en mode brouhaha deux minutes).
– Nous allons rejouer la scène, et vous allez pouvoir intervenir. Voici comment : si un personnage te ressemble, si tu penses qu’il ou elle a la même volonté que toi, et si toi, à sa place, tu voudrais t’y prendre autrement, alors lève la main, j’arrêterai les acteurs, et tu pourras venir le ou la remplacer sur scène pour improviser une attitude différente. Les acteurs vont improviser avec toi, essayer de réagir comme le feraient leurs personnages dans la réalité.
Plusieurs filles sont vite venues sur scène remplacer Nicole, une d’elles a même tenté de donner le « fer à repasser» à son frère qui refusait en criant « j’suis pas une fille ! ».
Enfin, des garçons ont voulu venir jouer un frère solidaire de Nicole.
Précisons que la repasseuse, munie d’une boîte en plastique, (son fer) et d’une vraie chemise, jouait le rituel du repassage à la perfection. Elle tenait donc sa boîte comme un objet véritablement brûlant. Au cours des remplacements, on a vu que les garçons qui acceptaient d’inverser les rôles traditionnels, laissaient facilement le fer « brûler » la chemise en omettant de le redresser avant de le lâcher ! Et Nicole ne manquait pas de le faire remarquer (rires). D’autres repassaient la chemise en laissant les manches emmêlées. « T’es vraiment nul ! »
Ces remarques suscitent la question de l’apprentissage : quand et comment on apprend, (et de qui) ? à faire la vaisselle, laver le sol, faire un gâteau, repasser, etc.
On a bien ri, surtout en entendant une fille dire à son (vrai) frère venu repasser sur scène : « Ce soir je dis à maman que maintenant, c’est toi qui va repasser !»
2.3 Deuxième scène : « je suis un garçon, mais… »
Stéphane, que j’ai en classe, semble bien dans sa peau et a tenu à jouer son propre rôle. On le voit vivre à l’école dans ses vêtements multicolores. En récréation il joue avec les filles, il est proche de certaines en classe… Une scène montre quelques conflits avec ses parents à propos de ses cheveux et de ses vêtements.
Une autre scène raconte enfin le fameux rendez-vous entre l’enfant, sa mère, et la psychologue. Stéphane tient à nous montrer une psychologue normative, bien sûr jouée par une enfant.
Elle interroge Stéphane sur ses goûts, fait de petites grimaces, questionne sa mère sur sa petite enfance. Stéphane s’énerve et se défend :
« J’ai bien le droit de jouer à l’élastique, non ? » Mais la psy lui rétorque : « Tu es un garçon, ne l’oublie pas ». La mère ajoute « Tu as compris ? Alors joue avec les garçons ».
Stéphane sort en colère, puis pleure.
Fin de la scène.
Bien conscient que les enfants ne peuvent pas eux-mêmes résoudre ce problème, je ne demande pas au public : « Que feriez-vous à la place de Stéphane » ? mais je propose de venir sur scène sculpter l’image idéale (technique décrite plus bas).
Les enfants, l’un après l’autre, viennent modeler les acteurs (comme dans le jeu des statues, décrit plus loin) en leur montrant aussi quel visage faire (en miroir). On obtient vite un consensus : une mère et une psy approuvant Stéphane, qui est tout sourire.
Je demande ensuite « Dans la réalité, comment cela pourrait-il aller mieux pour Stéphane ? » (J’ai repéré dans la salle quelques adultes bienveillants). Aussitôt une femme vient remplacer l’enfant qui joue la psy. S’adressant à l’actrice qui joue la mère, elle lui demande :
– Vous avez peur de quoi ?
– …
– Qu’il devienne homosexuel ? C’est ça ?
– …
– Mais Madame, on ne devient pas homosexuel. Laissez le jouer et s’habiller comme il veut, ça ne changera rien ! L’homosexualité, ce n’est pas une maladie, ça ne s’attrape pas. Ce n’est pas interdit et c’est respectable…
Applaudissements, sans commentaire. Stéphane rayonne.
Je n’insiste pas en proposant d’autres remplacements. Il a été soutenu publiquement par une adulte, il l’a vécu, ressenti, et les enfants ont entendu.
Nous étions en 2002, Je pense que vingt ans plus tard, le débat aurait pu être différent. Les mœurs et les réflexions sur le genre ont évolué, heureusement.
2.4 Troisième scène : « Encore une bagarre aux toilettes ? »Au cours d’un remplacement, une petite vient se plaindre auprès des maîtresses qu’un grand a ouvert la porte des cabinets pendant qu’elle y était, et s’est moqué d’elle. Réponse musclée de l’enfant qui joue la maîtresse :
« Je l’ai déjà dit à tes camarades qui se plaignent ! Pfft… On est deux, on surveille la cour et le jardin, on peut pas être partout, débrouillez vous entre élèves. »
Silence. Puis la petite venue remplacer l’enfant, ajoute tranquillement :
« Mais madame, je crois qu’il faudrait trois maîtresses en récréation : une pour la cour, une pour les toilettes et une pour le jardin. Pourquoi vous faites pas comme ça ? ».
Stupeur des enfants-acteurs qui jouaient les adultes, et qui ne savaient plus quoi faire. Gros applaudissements dans la salle. Je savais qu’un conseil d’enfants allait avoir lieu, et j’ai pu constater plus tard que la question y avait été abordée.
Béatrice, membre du personnel municipal, appréciée de toutes et tous, avait jusque là pour missions d’ouvrir et fermer les portes extérieures, soigner les bobos, nettoyer les vomis, balayer les couloirs, réconforter… L’année suivante, ses taches ont été rediscutées avec elle, sa hiérarchie et l’équipe pédagogique. Elle se tient maintenant systématiquement, pendant les récréations, à l’entrée des toilettes, avec sa chaise et sa petite mallette d’urgence. Plus de bagarres d’eau, ni de portes qui s’ouvrent sauvagement. Le théâtre forum peut avoir des effets dans la vie réelle des institutions.
2.5 Remarques sur ces trois scènes.
Dès la première intervention, je me place en bord de scène, mais face à l’intervenant·e. Clap de début : improvisation. À moi d’arrêter l’intervention par un clap ou un stop, au moment où j’ai l’impression qu’on n’ira pas plus loin. Les acteurs s’immobilisent et tiennent la posture, sans commenter. Je demande alors à l’intervenant·e : « Est-ce que tu as pu faire ce que tu voulais ? Veux-tu continuer ? » et je remercie pour la tentative. Puis je pose des questions au public, en m’abstenant absolument de juger : « Ça va mieux comme ça ? », « Est-ce plus juste ? ». J’essaie de faire une synthèse de l’intervention, puis demande « Qui voudrait prolonger cette intervention ? », « Qui a une autre idée, différente de celle-ci ? », Et j’ajoute…. « Ne raconte pas ton idée, viens la jouer ! »
Les interventions se succèdent, parfois contradictoires, ou surprenantes. Au cours des moments de forum il y a toujours des hésitations, des velléités d’intervention que je tente d’encourager, mais sans jamais obliger.
Quand c’est possible, il est agréable de terminer la séance par une intervention réjouissante, touchante ou optimiste.
Des formations au théâtre forum sont proposées sur le site www.reseau-to.fr
- Retour sur le processus de création du théâtre de l’opprimé en classe
ce sera le thème d’un prochain écrit.
Jf Martel 06 85 54 99 68
Rencontre N°17 du RTO, 1 et 2 avril 2023, Clermont-Ferrand.
Rencontre N°16. Par Julian Boal: L’Ecole de Théâtre Populaire à Rio. « Les personnages scindés »
En classe, avant le théâtre forum !
Bonjour,
j’ai écrit un long texte qui va être publié par le mouvement Freinet, pour expliquer tout d’abord comment je suis venu au TO. ensuite, comment j’ai développé les TK du TO avec des élèves de 9 à 11 ans. En voici le premier chapître. Les xpériences des autres avec des petits m’intéressent évidemment et peuvent venir en complément. Amicalement JF Martel 06 85 54 99 68
Théâtre libre en classe unique. Oudeuil (Oise) 1973
La vérité du théâtre.
Dans la classe coopérative de mon village, où je pratiquais la Pédagogie Freinet avec dix-sept enfants de quatre à douze ans, j’avais institué des séances hebdomadaires de théâtre libre, à côté du dessin libre, du texte libre, du chant libre.
Elles se déroulaient ainsi : un petit groupe prépare une scène, autour de l’enfant qui a annoncé « J’ai une idée », un autre groupe aussi, parfois un troisième, et leurs improvisations sont jouées au centre d’une scène délimitée par le cercle des chaises de la classe.
Pas de distinction pure et dure entre la scène et la salle : les spectateurs (les autres enfants et moi-même) ne sont pas passifs : chacun·e peut s’exclamer et utiliser ce mot magique : « Je critique», sous le contrôle de l’enfant président de séance. Alors, il ou elle doit venir sur scène et proposer une variante pour un des personnages…
Varier, varier, certes, mais… pourquoi ? Pour arriver à quoi ?
L’histoire racontée ce jour-là se passe dans le milieu familial. Après le repas, les enfants vont faire des « bêtises dans les lits ». Par bêtises on peut aisément comprendre, (ce qu’on voyait d’ailleurs à l’œuvre sur scène) une copieuse séance de trampoline sur les sommiers, suivie d’une magnifique bataille de polochons, avec vols de plumes (des chiquettes multicolores de papier brouillon). Tout se termine par la chute que tous attendent : surgissement des parents, cris, et fessée paternelle suivie d’une privation de telle ou telle activité pour une durée appréciable.
Les « Je critique » fusent alors, assortis de propositions où les enfants veulent imposer leur « démocratie libertaire », et donc mener à bien sans entrave leurs bêtises dans les lits. Remplacement des rôles des enfants, des parents… Rien n’y fait ! La scène se termine toujours par une bonne fessée, ou une punition mémorable… Retour à l’ordre, donc.
Moi qui croyais favoriser la contestation… Dépité, j’en parle timidement dans mon groupe de recherche Pédagogie Freinet. D’où le dialogue suivant :
– Comment les aider à ne pas rester sur cet échec ?
– Échec ? Mais au contraire, c’est génial !
– … ?
– Oui, ça prouve qu’ils ont pris au sérieux tes consignes !
– … ?
– Tu leur as bien dit qu’on doit chacun jouer son rôle avec sérieux ?
– Euh, oui….
– Donc ceux qui jouent les parents doivent jouer comme des parents ?
– …
– C’est bien ce qu’ils font : ils mettent en scène les rapports de domination générationnelle et d’autorité patriarcale tels que notre société…
– Stop ! Je n’ai jamais parlé comme ça en classe.
– J’espère bien ! Mais ils sentent et vivent ces rapports de force, sinon, le petit qui joue le gamin sauteur aurait donné la fessée aux deux élèves qui jouaient les parents : tu vois, ils ont pris leurs rôles au sérieux…
Le théâtre, c’est sérieux, et si c’est sérieux, ce qui se passe sur scène, et bien, tout simplement, c’est vrai. Les enfants et moi, nous n’avions donc pas du tout échoué, les acteurs avaient mis en scène… la réalité. « L’image de la réalité est réelle en tant qu’image ».
Jean-François Martel 06 85 54 99 68
Avec un groupe nombreux
AVEC UN GROUPE DE 70 PERSONNES, QUELS JEUX ?
La question était posée par nos amis de L’attelage le 6/1/23 lattelage.tf@gmail.com « Pour les besoins d’une intervention avec un groupe de 60-70 personnes (des membres de communauté professionnelle territoriale de santé) nous sommes à la recherche d’un petit jeu d’introduction. On fait rarement des interventions avec autant de monde et c’est une interrogation qu’on a souvent, alors c’est l’occasion de demander au réseau » Frédérique et Cyprien.
4 réponses successives :
1/4: de JF (Lille) jf.martel@jf…
Quelques idées (pas originales ) que j’ai proposées avec un grand groupe (GG) ou en spectacle de TF avec toute la salle (TF).
Bien Entendu : l’hypnose colombienne (guider l’autre avec sa main) et ses variantes.
De même guider son aveugle (la voiture aveugle) sans oublier de faire la réciproque.
1,2,3 de BradFord (remplace le 1 par un geste et un son, puis le 2 le 3 ) il me semble que la plupart de nos jeux à deux fonctionnent…
Il m’arrive, si la salle est assez grande, de diviser en deux groupes, si on est deux animateurs….
Compléter l’image bien sûr, occuper l’espace et se regrouper, le cercle de noeuds (en 2 sous groupes), hommage à Magritte, les machines, les rituels (tjrs en 2 x 30 ) je ferais aussi du théâtre image en 2 x30 ).
J’ai eu un GG comme ça sur l’accompagnement des migrants, une seule journée d’intervention, dans le Tarn et nous avions regretté de ne pas avoir fait 2 sous-groupes, car nous avions à la fin 12 scènes à regarder et… c’est trop ! Peut-être créer 6 scènes dans chaque sous-groupe, les travailler en sous-groupe, puis n’en présenter que deux en tout en GG, ça aurait été mieux !
La main perdue (et retrouvée) en deux sous-groupes…
Note : se pose aussi le critère de séparation entre les 2 groupes : le hasard ? Ou une appartenance différente ? À réfléchir !
Amicalement Jean-François
2/4 d’Armande, (Genève) armande088@gmail.com
Ce que je fais quand j’ai un grand groupe qui est d’accord avec le fait de se toucher les mains. C’est le jeu des bonjours. Chaque personne serre la main d’un autre et ils ne peuvent pas la lâcher tant que chacun n’ont pas trouvé une autre main à serrer. Ça fait des couples qui s’échange. Permet de se dire bonjour ou/et son nom, etc.
Ou le jeu du coup d’œil. En cercle, quand on attrape le regard d’un autre on change de place avec lui-elle en traversant le cercle en essayant d’être à la même cadence et sans s’entrechoquer avec d’autres qui font la même chose en même temps.
Voilà. Belle animation! Armande
De Nour, groupe A l’affût (Paris) compagniealaffut@gmail.com
Voici un jeu que je n’ai jamais fait avec un groupe aussi nombreux mais je pense que ça peut fonctionner si le groupe est à l’écoute.
Demander aux participants de dessiner un cercle imaginaire (dans l’air- devant soi) avec la main droite en tournant l’index dans le sens de l’aiguille d’une montre.
Et dans un deuxième temps avec l’index de la main gauche dessiner un carré.
Et dans un troisième temps demander au groupe de dessiner, en même temps, un cercle avec l’index de la main droite et un carré avec l’index de la main gauche. C’est difficile d’y arriver 🙂
C’est pour cela que juste après le jeu et avant de joker une situation on peut dire à l’assemblé une phrase de type : Ce que nous allons faire maintenant et beaucoup plus simple de ce que nous avons tenté lors du jeu ; histoire de démystifier la partie théâtre forum.
Amusez vous bien. Nour
de Julien, de l’association Un pas de côté, (Angers) julien.estival@un-pas-de-cote.org
J’ai fait une matinée de jeux à 70 (avec des 16-30 ans). Cela dépend du temps devant, mais le Moustique burkinabé avait très bien fonctionné et cela donnait quelque chose de très chouette de voir une dizaine de moustique circuler dans un énorme cercle. On était 4 en animation (1 principal et 3 en relai) :
1/ Faire tourner un moustique en 4 sous-groupes pour que tout le monde intègre le jeu (5-15min)
2/ En cercle, prendre bien le temps d’expliquer qu’on va lancer plusieurs moustiques et c’est parti (5min)
3/ Selon le thème qui suit, il est possible de rebondir : sur le rythme collectif que vous invitez les participant-e-s à prolonger, sur la solidarité nécessaire / regard que vous invitez à porter sur le forum qui suit, sur le fait que les participant-e-s viennent de faire du théâtre sans s’en rendre compte et que vous les invitez à garder cette énergie / intervention forum, etc…
On avait aussi fait un espace stop à 70 (cadre plus institutionnel, pour un réseau d’initiative jeunesse). C’était très chouette pour entrer en douceur dans le thème :
1/ Comme sur un immense radeau qu’il faut maintenir stable, tout le monde se déplace et circule en se répartissant, en comblant les vides et en anticipant les trajectoires des autres. Quand vous claquez des mains, chacun-e s’arrête et on observe si on est bien réparti sur le « radeau ». On « triche » éventuellement en comblant les vide, avant de repartir.
2/ La prochaine fois que vous allez taper dans vos mains, les participant-e-s vont devoir se répartir selon des critères objectifs : par 2, 3, 4, 15 – le plus rapidement possible
3/ Idem avec par exemple : couleur des chaussettes, puis couleurs des yeux
4/ Idem avec des éléments qui se rapprochent de votre forum (ou autre). Pour une intervention sur les discriminations racistes, on avait commencé par : plats préférés, insulte favorite (ou la plus entendue)
5/ Vous vous placez au centre de la salle, vous indiquer le nord et vous invitez les participant-e-s à se positionner selon l’endroit d’où ils viennent, pour former une « carte humaine » : cela peut être l’endroit où chacun-e habite, travaille ou son lieu « d’origine » (pour introduire cette question omniprésente visant les personnes racisées), etc…
Il y a énormément de variantes à essayer. L’important est la gradation des consignes, et de terminer par quelque chose de spécial : carte humain, image ou mime du mode de transport utilisé pour se rendre dans la salle.
Côté technique, j’ai constaté que cela marchait mieux à la voix (avec des crieuses et crieurs qui faisaient le relai des consignes) ou avec un mégaphone, qu’avec un micro – qui écrase la voix et qui crée une « interface » entre les gens et le joker ou la jokeuse.
Bonne inspiration ! Julien
Rencontre N°15 avril 22
Rencontre du réseau TO N°15 à Loguivy-Plougras, les 23 et 24 avril 2022.Nous étions une vingtaine (liste à la fin du CR) préparation, animation : Jean-François (Et Toc!), Cyprien (L’attelage) Marilableu (Folies passagères).
SOMMAIRE:
1ère partie: présentation, jeux, nos attentes, histoire et connaissance de notre réseau TO. pages1 et 2
2èmepartie : « le privilège blanc » Intervention de Saïd Bouamama (texte séparé)
3ème partie: les scènes montées au cours du week-end, nos débats. pages 3 et 4
4ème partie: les jeux et exercices pratiqués ce week-end, à partager. page 5
5ème partie : AG statutaire, membres, site, (p6) bureau, prochaine rencontre, listes. (p7)
Sur fond jaune : propositions et décisions. Et (entre parenthèses et en italique : notes du rédacteur)
PREMIERE PARTIE : REFLEXIONS SUR NOS BESOINS, SE PRESENTER
1) Nos besoins : Joie, écoute, attention même au non verbal.
2) Partager les tâches, ½ journée par ½ journée :
prendre des notes,
être bergèr.e – oreille (disponible pour porter une parole dans le collectif si besoin)
répartir la parole.
3) Nos attentes pour le week-end. 3 petits groupes proposent :
travailler sur le privilège blanc,
se rencontrer et échanger,
faire et entretenir des liens,
partager des expériences,
ne pas oublier les pauses, le tout dans la convivialité. !
PRESENTATION COLLECTIVE DE NOTRE RESEAU (en 6 points)
Jeu de l’escargot de la connaissance: Ceux et celles qui en connaissent le moins commencent à dire à haute voix ce qu’ils savent du réseau, puis les « un peu moins nouveaux » puis… au fur à mesure, on accumule des informations, sans que les « sachants » monopolisent la parole !
1) Généralités :
– On se réunit 2 fois par an.
-On invite parfois des intervenant·es extérieur·es
-Certains groupes proposent des résidences, des formations
-Les groupes adhérents cotisent
-Un groupe, une voix
-Nos valeurs : lutte contre les oppressions, échanges entre praticien·nes, coopération et non concurrence.
-Nous faisons parfois des rencontres en visio, notamment durant le confinement.-Nous sommes en relation avec des groupes de T.O à l’étranger : groupes de Liège, de Guyane, de Suisse, d’Italie.-Nous souhaitons des transmissions : des plus anciens aux plus nouveaux, (et réciproquement !)
2) Nos outils de communication :
-notre liste de diffusion-discussion (136 adresses) où chaque abonné·e peut écrire.
notre site internet : c’est notre vitrine extérieure et intérieure. Il présente les actions et réflexions des groupes, nos thèmes, nos résumés, nos exercices… La rubrique « voyages dans le réseau » fait profiter tout le monde des visites chez les copains.
3) Notre fonctionnement
– Un bureau, (pas de CA), qui peut prendre des décisions urgentes (rares) en l’absence d’AG.- -Tout le monde peut prendre des initiatives au sein du réseau.
– Nous tenons à une gestion collective, horizontale : notamment par l’agenda et la liste des membres sur le site, qui permettent l’appel de membre à membre (transmission, questionnements, réponses, soutien sur le contenu, entraide).
– Les demandes et propositions d’aide existent, notamment la mise en commun de techniques, d’images dites « projetées », le partage de scènes existantes.
– Nous proposons des séances d’analyse de pratique en visio (initiative prise par un groupe) La prochaine : jeudi 30 juin de 18h30 à 20h30 lien :https://meet.jit.si/reseautoapp
4) La Création du réseau TO
-Le réseau nous permet de nous démarquer d’autres réseaux existants.
-Dans notre réseau, nous avons une vision commune, notamment à propos de l’oppression, de l’existence d’oppresseurs, contrairement à d’autres réseaux qui tendent à réduire les conflits à des questions de communication.
-La création du réseau a eu lieu en 2013, 15 ans après l’explosion du Centre du Théâtre de l’Opprimé d’A. Boal de Paris. L’idée a ensuite mûri lors de rencontres de théâtre forum à Strasbourg, et à Lille, notamment autour du Potimarron, de TOP !, de Naje (et d’autres).
5) Pour rentrer dans le réseau :
-Un groupe est en accord avec nos valeurs, quelqu’un·e du réseau a vu un spectacle ou une intervention du groupe, le groupe se présente à une rencontre du réseau.
– Comment sort-on du réseau ? Certains sont partis. Le réseau n’a jamais demandé à un groupe de partir, mais après un an sans signe de vie, ni cotisation malgré les rappels, ce serait possible.
6) Y-a-t-il eu un festival de TO en France ?
Un festival international en 1991 à Paris-Massy, avec Boal, puis des festivals d’initiative régionale (Notamment ceux organisés par le Potimarron, et TOP!)Organiser un festival du réseau ? L’idée a été évoquée plusieurs fois, mais on n’a pas encore eu la réflexion sur les buts, les moyens, la faisabilité.
LES GROUPES :
Sept groupes sont présents, dont deux nouveaux groupes qui se présentent.
Matières vivantes : Fanny y est en stage. Le groupe se situe « plutôt » dans la Drôme. Travaille sur le consentement dans la danse, intervient partout en France lors des festivals, un peu dans des écoles, et mène des stages. 3 personnes dans le noyau dur, dont Manou qui vient de Et Toc ! et des bénévoles.
Le double des clés : vient de prendre contact avec le réseau. Implanté à Paris et… à l’autre bout du pays : Dans la vallée de la Roya. Plusieurs activités, danse, éduc pop, théâtre de ‘opprimé.
Les groupe qui ne le font pas régulièrement sont invités à donner leurs dates, écrire quelques lignes sur leur actualité et à communiquer leurs thématiques de travail.
2ème partie: texte sur la conférence-débat de Saïd Bouamama sur le privilège blanc,
.voir à la fin du CR (texte de 6 pages)
3ème partie
Mise en pratique de nos réflexions sur LE PRIVILEGE BLANC : scène A, scène B,
C) nos débats : violences conjugales et de genre, la non binarité, les mouvements sociaux…
A) une scène de forum « racisme » où un problème se pose :
Ce jour là, au cours du forum, quelqu’un dit «« de toutes façons le racisme anti-blanc, ça existe aussi ». La jokère fait comme si elle n’avait pas entendu.
Que faire ? Et surtout « QUI » peut faire quelque chose ?
Evidemment les remplacements vont dans le sens de dire, d’une manière ou d’une autre qu’il s’est passé quelque chose ! Ensuite ?
Renvoyer à la définition du racisme ? Insister sur la notion de hiérarchie et de pouvoir ?
Mais le modèle contient-il des personnages qui peuvent intervenir en ce sens ?
B) Un autre groupe a improvisé une scène sur « le vote »
2ème tour des présidentielles aujourd’hui ! Rappel : hier Saïd demandait si le luxe de ne pas voter entre Macron et Le Pen serait à ranger dans les « privilèges blancs » ? Les blancs seraient en effet bien moins exposés que les migrants racisés si l’extrême droite venait au pouvoir.
3 images successives.
1ère : « Avant le vote » : analyse des personnages. Le public est invité à placer une phrase dans la bouche d’un personnage, éventuellement à le rempalcer (en restant fixe)
- Recours à l’histoire, analyse historique : rappel des circonstances de la montée au pouvoir d’Hitler, et de son arrivée par les urnes…
- Demander aux personnes qui ne peuvent pas voter leur intention de vote.
2ème : « Pendant le vote » (même travail)
3ème : « Les résultats » : dans l’image, Le Pen a gagné les élections, la police a pris du pouvoir.
Proposition de la jokère, et long débat : aller montrer ces trois images ?
devant le bureau de vote de Loguivy-Plougras ? Ou dans un autre village ? On questionne cette idée de théâtre d’intervention directe et immédiate, son utilité, les conditions de faisabilité.
Décision : pas d’action cette fois, mais réfléchissons à des actions collectives au nom du réseau
C) trois débats à partir des réflexions notées sur des fiches tout le long du week-end.
Dimanche après midi, nous retenons les sujets suivants :
-la non binarité (de genre) au sein du TO
-le travail avec des ONG
-quand le public d’un forum est différent des opprimé·es
-TO et mouvements sociaux
-partager des expériences originales
…Finalement, trois groupes se forment. Retours de leurs discussions.
– 1) Travailler avec des auteurs de violences conjugales :
travailler avec le langage non verbal. (Nota : qui l’a déjà fait dans le réseau ? Voir aussi le document d’Olivier -en anglais- sur son travail avec les auteurs de violences de genre).
-2) TO et mouvements sociaux le réseau pourrait-il aider les groupes à être plus présents ?
– Souvent il faudrait intervenir « en temps réel » dans les mouvements sociaux, et nous n’avons pas le temps. Pourtant, des actions déjà menées par des groupes pourraient être reprises par d’autres Quelques exemples :
-Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis en grève, il y a 2 ans, comment les soutenir ? Un groupe au moins (Féminisme enjeux) avait un théâtre forum sur le sujet, comment aurait-il pu servir à populariser cette lutte ?
-La loi travail : TOP ! avait créé une scène, jouée des dizaines de fois dans la rue, sur les marchés, etc… Comment le réseau aurait-il pu s’en emparer ?
-Il y a longtemps Naje avait créé « les impactés » lors des suicides qui ont suivi la restructuration de France -Télécom, et une scène pour les Fralib (les ouvrières qui montent uen SCOP)…
– Le forum diffusable de TOP ! sur les Sans Papiers…
Comment mutualiser nos efforts ?
3) Dans nos théâtre forums contre le sexisme, comment sortir de la binarité ?
-Qui on remplace ? Comment on nomme les personnes ?
-Faire confiance à l’intelligence du public pour sentir si le remplacement est crédible ou pas (nota : au joker aussi de solliciter cette intelligence collective)
-Quelqu’un vient sur scène et est capable de renverser la situation
Exemple type : un homme prend la place d’une femme victime et « s’en sort ». Pour ne pas générer du mal être, le ou la jokère doit être vigilant·e et nommer ce qui vient de se passer (ici, « adopter les codes et les manières de la virilité »)
-Le comédien oppresseur a aussi sa part à jouer :
(par exemple jouer comme s’il était face à l’identité réelle du spectateur sur scène, et pas face à la « fausse » identité qu’il prétend incarner).
-Rappeler à la personne qui vient remplacer l’opprimé·e qu’elle doit évaluer sa légitimité. Tu as à dire sur cette question ? Tu es concerné·e ? Tu t’identifies ? Tu te sens « allié·e » ? )
-Autoriser un homme à remplacer une femme ?
cela peut lui permettre de « se mettre à la place de »… Si cela peut être un exercice intéressant pour quelqu’un du groupe oppresseur, c’est à discuter ! !Notamment à propos des conditions nécessaires pour que ce soit réalisable…)
– Enoncer au début « on va d’abord laisser les personnes les plus proches de notre opprimée venir sur scène » ou : « les personnes qui pourraient se retrouver dans cette situation ».
– Au sein de nos groupes : inviter des personnes queer, apprendre à mieux se connaître, ne pas considérer le genre comme immuable.
fin de la partie 1