En classe, avant le théâtre forum !

Bonjour,

j’ai écrit un long texte qui va être publié par le mouvement Freinet, pour expliquer tout d’abord comment je suis venu au TO. ensuite, comment j’ai développé les TK du TO avec des élèves de 9 à 11 ans. En voici le premier chapître. Les xpériences des autres avec des petits m’intéressent évidemment et peuvent venir en complément. Amicalement JF Martel 06 85 54 99 68

Théâtre libre en classe unique. Oudeuil (Oise) 1973
La vérité du théâtre.


Dans la classe coopérative de mon village, où je pratiquais la Pédagogie Freinet avec dix-sept enfants de quatre à douze ans, j’avais institué des séances hebdomadaires de théâtre libre, à côté du dessin libre, du texte libre, du chant libre.
Elles se déroulaient ainsi : un petit groupe prépare une scène, autour de l’enfant qui a annoncé « J’ai une idée », un autre groupe aussi, parfois un troisième, et leurs improvisations sont jouées au centre d’une scène délimitée par le cercle des chaises de la classe.
Pas de distinction pure et dure entre la scène et la salle : les spectateurs (les autres enfants et moi-même) ne sont pas passifs : chacun·e peut s’exclamer et utiliser ce mot magique : « Je critique», sous le contrôle de l’enfant président de séance. Alors, il ou elle doit venir sur scène et proposer une variante pour un des personnages…

Varier, varier, certes, mais… pourquoi ? Pour arriver à quoi ?

L’histoire racontée ce jour-là se passe dans le milieu familial. Après le repas, les enfants vont faire des « bêtises dans les lits ». Par bêtises on peut aisément comprendre, (ce qu’on voyait d’ailleurs à l’œuvre sur scène) une copieuse séance de trampoline sur les sommiers, suivie d’une magnifique bataille de polochons, avec vols de plumes (des chiquettes multicolores de papier brouillon). Tout se termine par la chute que tous attendent : surgissement des parents, cris, et fessée paternelle suivie d’une privation de telle ou telle activité pour une durée appréciable.
Les « Je critique » fusent alors, assortis de propositions où les enfants veulent imposer leur « démocratie libertaire », et donc mener à bien sans entrave leurs bêtises dans les lits. Remplacement des rôles des enfants, des parents… Rien n’y fait ! La scène se termine toujours par une bonne fessée, ou une punition mémorable… Retour à l’ordre, donc.
Moi qui croyais favoriser la contestation… Dépité, j’en parle timidement dans mon groupe de recherche Pédagogie Freinet. D’où le dialogue suivant :
– Comment les aider à ne pas rester sur cet échec ?
– Échec ? Mais au contraire, c’est génial !
– … ?
– Oui, ça prouve qu’ils ont pris au sérieux tes consignes !
– … ?
– Tu leur as bien dit qu’on doit chacun jouer son rôle avec sérieux ?
– Euh, oui….
– Donc ceux qui jouent les parents doivent jouer comme des parents ?
– …
– C’est bien ce qu’ils font : ils mettent en scène les rapports de domination générationnelle et d’autorité patriarcale tels que notre société…
– Stop ! Je n’ai jamais parlé comme ça en classe.
– J’espère bien ! Mais ils sentent et vivent ces rapports de force, sinon, le petit qui joue le gamin sauteur aurait donné la fessée aux deux élèves qui jouaient les parents : tu vois, ils ont pris leurs rôles au sérieux…

Le théâtre, c’est sérieux, et si c’est sérieux, ce qui se passe sur scène, et bien, tout simplement, c’est vrai. Les enfants et moi, nous n’avions donc pas du tout échoué, les acteurs avaient mis en scène… la réalité. « L’image de la réalité est réelle en tant qu’image ».

Jean-François Martel 06 85 54 99 68

Avec un groupe nombreux

AVEC UN GROUPE DE 70 PERSONNES, QUELS JEUX ?
La question était posée par nos amis de L’attelage le 6/1/23 lattelage.tf@gmail.com «  Pour les besoins d’une intervention avec un groupe de 60-70 personnes (des membres de communauté professionnelle territoriale de santé) nous sommes à la recherche d’un petit jeu d’introduction. On fait rarement des interventions avec autant de monde et c’est une interrogation qu’on a souvent, alors c’est l’occasion de demander au réseau » Frédérique et Cyprien.

4 réponses successives :
1/4: de JF (Lille) jf.martel@jf…
Quelques idées (pas originales ) que j’ai proposées avec un grand groupe (GG) ou en spectacle de TF avec toute la salle (TF).
Bien Entendu : l’hypnose colombienne (guider l’autre avec sa main) et ses variantes.
De même guider son aveugle (la voiture aveugle) sans oublier de faire la réciproque.
1,2,3 de BradFord (remplace le 1 par un geste et un son, puis le 2 le 3 ) il me semble que la plupart de nos jeux à deux fonctionnent…
Il m’arrive, si la salle est assez grande, de diviser en deux groupes, si on est deux animateurs….
Compléter l’image bien sûr, occuper l’espace et se regrouper, le cercle de noeuds (en 2 sous groupes), hommage à Magritte, les machines, les rituels (tjrs en 2 x 30 ) je ferais aussi du théâtre image en 2 x30 ).
J’ai eu un GG comme ça sur l’accompagnement des migrants, une seule journée d’intervention, dans le Tarn et nous avions regretté de ne pas avoir fait 2 sous-groupes, car nous avions à la fin 12 scènes à regarder et… c’est trop ! Peut-être créer 6 scènes dans chaque sous-groupe, les travailler en sous-groupe, puis n’en présenter que deux en tout en GG, ça aurait été mieux !
La main perdue (et retrouvée) en deux sous-groupes…
Note : se pose aussi le critère de séparation entre les 2 groupes : le hasard ? Ou une appartenance différente ? À réfléchir !
Amicalement Jean-François 

2/4 d’Armande, (Genève) armande088@gmail.com
Ce que je fais quand j’ai un grand groupe qui est d’accord avec le fait de se toucher les mains. C’est le jeu des bonjours. Chaque personne serre la main d’un autre et ils ne peuvent pas la lâcher tant que chacun n’ont pas trouvé une autre main à serrer. Ça fait des couples qui s’échange. Permet de se dire bonjour ou/et son nom, etc. 
Ou le jeu du coup d’œil. En cercle, quand on attrape le regard d’un autre on change de place avec lui-elle en traversant le cercle en essayant d’être à la même cadence et sans s’entrechoquer avec d’autres qui font la même chose en même temps. 
Voilà. Belle animation! Armande

De Nour, groupe A l’affût (Paris) compagniealaffut@gmail.com
Voici un jeu que je n’ai jamais fait avec un groupe aussi nombreux mais je pense que ça peut fonctionner si le groupe est à l’écoute. 
Demander aux participants de dessiner un cercle imaginaire (dans l’air- devant soi) avec la main droite en tournant l’index dans le sens de l’aiguille d’une montre. 
Et dans un deuxième temps avec l’index de la main gauche dessiner un carré. 
Et dans un troisième temps demander au groupe de dessiner, en même temps,  un cercle avec l’index de la main droite et un carré avec l’index de la main gauche. C’est difficile d’y arriver 🙂  
C’est pour cela que juste après le jeu et avant de joker une situation on peut dire à l’assemblé une phrase de type : Ce que nous allons faire maintenant et beaucoup plus simple de ce que nous avons tenté lors du jeu ; histoire de démystifier la partie théâtre forum.
Amusez vous bien. Nour

de Julien, de l’association Un pas de côté, (Angers) julien.estival@un-pas-de-cote.org
J’ai fait une matinée de jeux à 70 (avec des 16-30 ans). Cela dépend du temps devant, mais le Moustique burkinabé avait très bien fonctionné et cela donnait quelque chose de très chouette de voir une dizaine de moustique circuler dans un énorme cercle. On était 4 en animation (1 principal et 3 en relai) :
1/ Faire tourner un moustique en 4 sous-groupes pour que tout le monde intègre le jeu (5-15min)
2/ En cercle, prendre bien le temps d’expliquer qu’on va lancer plusieurs moustiques et c’est parti (5min)
3/ Selon le thème qui suit, il est possible de rebondir : sur le rythme collectif que vous invitez les participant-e-s à prolonger, sur la solidarité nécessaire / regard que vous invitez à porter sur le forum qui suit, sur le fait que les participant-e-s viennent de faire du théâtre sans s’en rendre compte et que vous les invitez à garder cette énergie / intervention forum, etc…
On avait aussi fait un espace stop à 70 (cadre plus institutionnel, pour un réseau d’initiative jeunesse). C’était très chouette pour entrer en douceur dans le thème :
1/ Comme sur un immense radeau qu’il faut maintenir stable, tout le monde se déplace et circule en se répartissant, en comblant les vides et en anticipant les trajectoires des autres. Quand vous claquez des mains, chacun-e s’arrête et on observe si on est bien réparti sur le « radeau ». On « triche » éventuellement en comblant les vide, avant de repartir.
2/ La prochaine fois que vous allez taper dans vos mains, les participant-e-s vont devoir se répartir selon des critères objectifs : par 2, 3, 4, 15 – le plus rapidement possible
3/ Idem avec par exemple : couleur des chaussettes, puis couleurs des yeux
4/  Idem avec des éléments qui se rapprochent de votre forum (ou autre). Pour une intervention sur les discriminations racistes, on avait commencé par : plats préférés, insulte favorite (ou la plus entendue)
5/ Vous vous placez au centre de la salle, vous indiquer le nord et vous invitez les participant-e-s à se positionner selon l’endroit d’où ils viennent, pour former une « carte humaine » : cela peut être l’endroit où chacun-e habite, travaille ou son lieu « d’origine » (pour introduire cette question omniprésente visant les personnes racisées), etc…
Il y a énormément de variantes à essayer. L’important est la gradation des consignes, et de terminer par quelque chose de spécial : carte humain, image ou mime du mode de transport utilisé pour se rendre dans la salle.
Côté technique, j’ai constaté que cela marchait mieux à la voix (avec des crieuses et crieurs qui faisaient le relai des consignes) ou avec un mégaphone, qu’avec un micro – qui écrase la voix et qui crée une « interface » entre les gens et le joker ou la jokeuse.
Bonne inspiration ! Julien

Rencontre N°15 avril 22

Rencontre du réseau TO N°15 à Loguivy-Plougras, les 23 et 24 avril 2022.Nous étions une vingtaine (liste à la fin du CR) préparation, animation : Jean-François (Et Toc!), Cyprien (L’attelage) Marilableu (Folies passagères).
SOMMAIRE:

1ère partie: présentation, jeux, nos attentes, histoire et connaissance de notre réseau TO. pages1 et 2

2èmepartie : « le privilège blanc » Intervention de Saïd Bouamama (texte séparé)

3ème partie: les scènes montées au cours du week-end, nos débats. pages 3 et 4

4ème partie: les jeux et exercices pratiqués ce week-end, à partager. page 5

5ème partie : AG statutaire, membres, site, (p6) bureau, prochaine rencontre, listes. (p7)

Sur fond jaune : propositions et décisions. Et (entre parenthèses et en italique : notes du rédacteur)

PREMIERE PARTIE : REFLEXIONS SUR NOS BESOINS, SE PRESENTER
1) Nos besoins : Joie, écoute, attention même au non verbal.
2) Partager les tâches, ½ journée par ½ journée :
prendre des notes,
être bergèr.e – oreille (disponible pour porter une parole dans le collectif si besoin)
répartir la parole.
3) Nos attentes pour le week-end.
3 petits groupes proposent :
travailler sur le privilège blanc,
se rencontrer et échanger,
faire et entretenir des liens,
partager des expériences,
ne pas oublier les pauses, le tout dans la convivialité. !

PRESENTATION COLLECTIVE DE NOTRE RESEAU (en 6 points)
J
eu de l’escargot de la connaissance
: Ceux et celles qui en connaissent le moins commencent à dire à haute voix ce qu’ils savent du réseau, puis les « un peu moins nouveaux » puis… au fur à mesure, on accumule des informations, sans que les « sachants » monopolisent la parole !

1) Généralités :
– On se réunit 2 fois par an.
-On invite parfois des intervenant·es extérieur·es
-Certains groupes proposent des résidences, des formations
-Les groupes adhérents cotisent
-Un groupe, une voix
-Nos valeurs : lutte contre les oppressions, échanges entre praticien·nes, coopération et non concurrence.
-Nous faisons parfois des rencontres en visio, notamment durant le confinement.-Nous sommes en relation avec des groupes de T.O à l’étranger : groupes de Liège, de Guyane, de Suisse, d’Italie.-Nous souhaitons des transmissions : des plus anciens aux plus nouveaux, (et réciproquement !)

2) Nos outils de communication :
-notre liste de diffusion-discussion (136 adresses) où chaque abonné·e peut écrire.
notre site internet : c’est notre vitrine extérieure et intérieure. Il présente les actions et réflexions des groupes, nos thèmes, nos résumés, nos exercices… La rubrique « voyages dans le réseau » fait profiter tout le monde des visites chez les copains.
3) Notre fonctionnemen
t
– Un bureau, (pas de CA), qui peut prendre des décisions urgentes (rares) en l’absence d’AG.- -Tout le monde peut prendre des initiatives au sein du réseau.
– Nous tenons à une gestion collective, horizontale : notamment par l’agenda et la liste des membres sur le site, qui permettent l’appel de membre à membre (transmission, questionnements, réponses, soutien sur le contenu, entraide).
– Les demandes et propositions d’aide existent, notamment la mise en commun de techniques, d’images dites « projetées », le partage de scènes existantes.
– Nous proposons des séances d’analyse de pratique en visio (initiative prise par un groupe) La prochaine : jeudi 30 juin de 18h30 à 20h30 lien :https://meet.jit.si/reseautoapp

4) La Création du réseau TO
-Le réseau nous permet de nous démarquer d’autres réseaux existants.
-Dans notre réseau, nous avons une vision commune, notamment à propos de l’oppression, de l’existence d’oppresseurs, contrairement à d’autres réseaux qui tendent à réduire les conflits à des questions de communication.
-La création du réseau a eu lieu en 2013, 15 ans après l’explosion du Centre du Théâtre de l’Opprimé d’A. Boal de Paris. L’idée a ensuite mûri lors de rencontres de théâtre forum à Strasbourg, et à Lille, notamment autour du Potimarron, de TOP !, de Naje (et d’autres).

5) Pour rentrer dans le réseau :
-Un groupe est en accord avec nos valeurs, quelqu’un·e du réseau a vu un spectacle ou une intervention du groupe, le groupe se présente à une rencontre du réseau.

– Comment sort-on du réseau ? Certains sont partis. Le réseau n’a jamais demandé à un groupe de partir, mais après un an sans signe de vie, ni cotisation malgré les rappels, ce serait possible.

6) Y-a-t-il eu un festival de TO en France ?
Un festival international en 1991 à Paris-Massy, avec Boal, puis des festivals d’initiative régionale (Notamment ceux organisés par le Potimarron, et TOP!)Organiser un festival du réseau ? L’idée a été évoquée plusieurs fois, mais on n’a pas encore eu la réflexion sur les buts, les moyens, la faisabilité.


LES GROUPES :
Sept groupes sont présents, dont deux nouveaux groupes qui se présentent
.
Matières vivantes : Fanny y est en stage. Le groupe se situe « plutôt » dans la Drôme. Travaille sur le consentement dans la danse, intervient partout en France lors des festivals, un peu dans des écoles, et mène des stages. 3 personnes dans le noyau dur, dont Manou qui vient de Et Toc ! et des bénévoles.

Le double des clés : vient de prendre contact avec le réseau. Implanté à Paris et… à l’autre bout du pays : Dans la vallée de la Roya. Plusieurs activités, danse, éduc pop, théâtre de ‘opprimé.

Les groupe qui ne le font pas régulièrement sont invités à donner leurs dates, écrire quelques lignes sur leur actualité et à communiquer leurs thématiques de travail.

2ème partie: texte sur la conférence-débat de Saïd Bouamama sur le privilège blanc,
.
voir à la fin du CR (texte de 6 pages)

3ème partie
Mise en pratique de nos réflexions sur LE PRIVILEGE BLANC  : scène A, scène B,
C) nos débats : violences conjugales et de genre, la non binarité, les mouvements sociaux…

A) une scène de forum « racisme » où un problème se pose :

Ce jour là, au cours du forum, quelqu’un dit «« de toutes façons le racisme anti-blanc, ça existe aussi ». La jokère fait comme si elle n’avait pas entendu.
Que faire ? Et surtout « QUI » peut faire quelque chose ?
Evidemment les remplacements vont dans le sens de dire, d’une manière ou d’une autre qu’il s’est passé quelque chose ! Ensuite ?
Renvoyer à la définition du racisme ? Insister sur la notion de hiérarchie et de pouvoir ?
Mais le modèle contient-il des personnages qui peuvent intervenir en ce sens ?

B) Un autre groupe a improvisé une scène sur « le vote »
2ème tour des présidentielles aujourd’hui ! Rappel : hier Saïd demandait si le luxe de ne pas voter entre Macron et Le Pen serait à ranger dans les « privilèges blancs » ? Les blancs seraient en effet bien moins exposés que les migrants racisés si l’extrême droite venait au pouvoir.

3 images successives.

1ère : « Avant le vote » : analyse des personnages. Le public est invité à placer une phrase dans la bouche d’un personnage, éventuellement à le rempalcer (en restant fixe)

  • Recours à l’histoire, analyse historique : rappel des circonstances de la montée au pouvoir d’Hitler, et de son arrivée par les urnes…
  • Demander aux personnes qui ne peuvent pas voter leur intention de vote.

2ème : « Pendant le vote » (même travail)

3ème : « Les résultats » : dans l’image, Le Pen a gagné les élections, la police a pris du pouvoir.

Proposition de la jokère, et long débat : aller montrer ces trois images ?
devant le bureau de vote de Loguivy-Plougras ? Ou dans un autre village ? On questionne cette idée de théâtre d’intervention directe et immédiate, son utilité, les conditions de faisabilité.
Décision : pas d’action cette fois, mais réfléchissons à des actions collectives au nom du réseau

C) trois débats à partir des réflexions notées sur des fiches tout le long du week-end.
Dimanche après midi, nous retenons les sujets suivants :

-la non binarité (de genre) au sein du TO
-le travail avec des ONG
-quand le public d’un forum est différent des opprimé·es
-TO et mouvements sociaux
-partager des expériences originales
…Finalement, trois groupes se forment. Retours de leurs discussions.

– 1) Travailler avec des auteurs de violences conjugales :
travailler avec le langage non verbal. (Nota : qui l’a déjà fait dans le réseau ? Voir aussi le document d’Olivier -en anglais- sur son travail avec les auteurs de violences de genre).

-2) TO et mouvements sociaux le réseau pourrait-il aider les groupes à être plus présents ?
– Souvent il faudrait intervenir « en temps réel » dans les mouvements sociaux, et nous n’avons pas le temps. Pourtant, des actions déjà menées par des groupes pourraient être reprises par d’autres Quelques exemples :
-Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis en grève, il y a 2 ans, comment les soutenir ? Un groupe au moins (Féminisme enjeux) avait un théâtre forum sur le sujet, comment aurait-il pu servir à populariser cette lutte ?
-La loi travail : TOP ! avait créé une scène, jouée des dizaines de fois dans la rue, sur les marchés, etc… Comment le réseau aurait-il pu s’en emparer ?
-Il y a longtemps Naje avait créé « les impactés » lors des suicides qui ont suivi la restructuration de France -Télécom, et une scène pour les Fralib (les ouvrières qui montent uen SCOP)…
– Le forum diffusable de TOP ! sur les Sans Papiers…
Comment mutualiser nos efforts ? 

3) Dans nos théâtre forums contre le sexisme, comment sortir de la binarité ?
-Qui on remplace ? Comment on nomme les personnes ?
-Faire confiance à l’intelligence du public pour sentir si le remplacement est crédible ou pas (nota : au joker aussi de solliciter cette intelligence collective)
-Quelqu’un vient sur scène et est capable de renverser la situation
Exemple type : un homme prend la place d’une femme victime et « s’en sort ». Pour ne pas générer du mal être, le ou la jokère doit être vigilant·e et nommer ce qui vient de se passer (ici, « adopter les codes et les manières de la virilité »)
-Le comédien oppresseur a aussi sa part à jouer :
(par exemple jouer comme s’il était face à l’identité réelle du spectateur sur scène, et pas face à la « fausse » identité qu’il prétend incarner).
-Rappeler à la personne qui vient remplacer l’opprimé·e qu’elle doit évaluer sa légitimité. Tu as à dire sur cette question ? Tu es concerné·e ? Tu t’identifies ? Tu te sens « allié·e » ? )
-Autoriser un homme à remplacer une femme ?
cela peut lui permettre de « se mettre à la place de »… Si cela peut être un exercice intéressant pour quelqu’un du groupe oppresseur, c’est à discuter ! !Notamment à propos des conditions nécessaires pour que ce soit réalisable…)
Enoncer au début « on va d’abord laisser les personnes les plus proches de notre opprimée venir sur scène » ou : « les personnes qui pourraient se retrouver dans cette situation ».
– Au sein de nos groupes : inviter des personnes queer, apprendre à mieux se connaître, ne pas considérer le genre comme immuable.

fin de la partie 1

S. Bouamama : Le privilège blanc

Intervention de Saïd Bouamama sur le privilège blanc
notes prises au cours de l’AG du Réseau TO, le 23 avril 2022. 6 pages.



I) prologue : les 3 déterminations : classe, sexe, race (page 1 et+)
II) inégalité, idéologie, capitalisme, (page 2 et +)
III) quelques banalités (page 3 et +)
IV) notion de privilège (page 4 et +)
V) conséquences de tout cela, questions / réponses, commentaires (pages 5 et 6)

Références : Magali Bessone et Matthieu Renault, WEB Du Bois : double conscience et condition raciale, Editions Amsterdam, 2021.

I) Prologue :

On naît tous de manière déterminée. Si je suis homme, i@l va me falloir un effort intellectuel pour comprendre ce que c’est que le fait d’être une femme.
C’est pareil pour l’expérience d’être une personne racisée, quand on est blanc !

D’autre part, il y a des choses dont j’hérite et que je ne vois pas.

 

Il existe trois grandes formes de détermination :

 

A) La classe sociale.

1. Mon origine sociale. (par exemple, fi je suis fille d’un PDG, on me demande de faire une intervention de TO auprès d’enfants de mineurs dans le Pas de Calais… Ce n’est pas facile pour moi… Chacun d’entre nous a hérité de son origine sociale des représentations, des manières de réagir, des visions du monde, etc. qui déterminent sa manière d’appréhender le présent et les évènements quotidiens.

2. Ma Situation sociale : ce que je fais maintenant. La place sociale occupée détermine également mon regard sur une situation ou un évènement. Un directeur ne voit pas les mêmes choses qu’une femme de ménage du fait qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes contraintes et au mêmes attentes.

3. Ma position sociale : Ce que je décide, ce que je veux être : mes choix politiques. A la différence des représentations héritées de mon origine sociale ou accompagnant ma place sociale, ces représentations sociales sont le résultat de la conscientisation.

 

Mes réactions concrètes sont une position intermédiaire entre ces trois sources. Il ne suffit donc pas d’avoir conscientisé une oppression pour que cela se traduise dans la pratique. Entre le « vouloir être » lié à ma position sociale (mes choix politiques) et le « pouvoir être » (et aussi le « savoir être ») il y a un long chemin, un processus permanent de mise en cohérence.

 

B) Le sexe : la société patriarcale nous habitue à hiérarchiser la classe Hommes / la classe Femmes

 

Un des premières divisions du travail sous-tendue par l’exploitation et la domination, est celle à base de sexe. Pour qu’elle se reproduise sur de nombreux siècles, elle a été adossée à des théorisations, des représentations, des habitudes, etc. De cette façon une production sociale (l’inégalité homme/femme) a été transmutée en « nature ». Ici aussi il ne suffit pas de conscientiser cette réalité, pour avoir une pratique égalitaire. Il faut encore dépatriarcaliser notre pensée et notre pratique.

 

C) La « race » : La race n’existe pas biologiquement mais existe socialement. Autrement dit c’est le racisme qui crée la race et non la race qui crée le racisme. Le racisme crée la race et structure notre société. Notre société pense le monde en « races ». En fonction du fait que l’on soit né dans un groupe racisé ou dans un groupe dominant notre regard sur cette réalité varie. Les racisés savent généralement spontanément l’effet de l’assignation raciale du fait de leur expérience concrète. Les non-racisés tendent à sous-estimer cette réalité car elle ne fait pas partie de leurs contraintes quotidiennes. Ici aussi prendre en compte cette réalité non subie est à la fois un travail de conscientisation politique et de mise en cohérence pratique.

 

C’est un bon exercice de s’appliquer ce petit questionnaire à soi-même ; pour comprendre pourquoi telle chose est facile dans ma vie, telle chose est complexe ou difficile. L’exercice consiste à s’interroger sur ce que j’hérite comme comportements (gouts, colères, intérêts, etc.) de mon origine sociale (en remontant aux grands parents paternels et maternels), de ma place sociale (mon boulot, mon niveau de vie, mon niveau de diplôme), de mon appartenance de sexe et de ma couleur.

 

  1. remarques sur ce qui vent d’être dit, exemples, etc…

 

La subjectivité :
des gens qui ont lu les mêmes choses ne comprennent pas forcément les mêmes choses. C’est ça qui a motivé mon travail (dit Saïd). Différents regards existent :

Saïd, en tant que personne née en Algérie, ne lira pas la même chose que Jacqueline ou Jean-Pierre… nés en France. Tous les facteurs cités ci-dessus contribuent à forger la subjectivité individuelle (lieu de naissance, origine, situation, etc.). Ce sont donc toujours des histoires qui se rencontrent quand deux personnes font connaissances ou sont mises en interaction. Pour un dominant par exemple son histoire le pousse spontanément à se situer en dominant sans conscientiser ce qu’il est en train de faire.

 

Le covid révèle les hiérarchies de couleur.
A l’échelle internationale, les pays du sud meurent plus. En France les noirs et les arabes meurent plus que les autres. Tout cela est invisibilisé dans les médias.

La présentation de Saïd  sera « en entonnoir ». Du personnel, vers les situations collectives, des situations collectives vers les rapports sociaux, de ceux-ci vers l’Etat du monde et ses hiérarchies entre « pays riches » et « pays pauvres ». L’humanité est confrontée depuis l’hominisation à une lutte entre une logique égalitaire et une logique de domination et cette lutte se joue à tous les échelons (des relations interindividuelles quotidiennes aux rapports de forces internationaux).

 

  1. inégalité, idéologie, capitalisme

Depuis 2 ans, Saïd est sollicité de plus en plus par des théâtres « de conscientisation ».

Origine de mes réflexions : les marxistes noirs américains, il y a un siècle.
Notamment les écrits de
William Edward Burghardt Du Bois ( 1868-1963) et le concept de « salaire psychologique » de l’ouvrier blanc l’amenant à se sentir supérieur à ses collègues noirs. Le système de domination réussit par ce mécanisme à unir ceux qui devraient être divisés (ouvriers et patrons blancs) et à diviser ceux qui devraient être unis (ouvriers blancs et noirs).

 

A. débat sur l’inégalité

Dubois est le 1er sociologue qui pense cette dimension. La théorie du privilège. Ce n’est pas compréhensible sans faire le lien avec les mouvements pour l’égalité. Qu’est-ce que l’égalité ?
Deux définitions s’opposent :
-L’universalisme : on traite tout le monde de la même façon. Or si on fait ça, les femmes sont mal barrées, car elles pâtissent de processus d’oppressions liés au patriarcat…

Alors ?

– Prendre en compte les inégalités de départ.
Cf Marx : « pour être égal le droit doit être inégal ». L’Etat doit donner plus à ceux qui ont moins. Bourdieu : « Traiter des inégaux en égaux
est la pire des inégalités ».

 

Il s’agit de distinguer : L’égalité ET l’identité. La différence ET la hiérarchie.

L’inégalité c’est quand la différence se transforme en hiérarchie. Une société d’oppression fonctionne en transformant en permanence des différences en hiérarchies.

 

B. Débat sur l’idéologie

Gramsci : aucune domination ne tient uniquement par la violence. Si la domination se reproduit pendant plusieurs siècles, c’est à cause de l’idéologie : des grilles de lecture qui favorisent les dominants et empêchent les dominés de pouvoir vivre. Le but de l’idéologie ; c’est de faire penser les dominés contre leurs intérêts. Ainsi les dominés agissent contre leurs propres intérêts.

Nos scènes (de TF) sont là pour montrer ces idéologies à l’oeuvre…

 

Remarque : le vote récent pour la présidentielle : les jeunes racisés ont voté Mélenchon, et les jeunes blancs ont voté Marine le Pen. Il y a eu une racialisation du vote. Pour accepter de voir ça, il faut lever le tabou, le non dit de la racialisation en France

 

C. Capitalisme

Pour Dubois, c’est mettre en concurrence toutes les forces de travail pour faire baisser le coût du travail. Ça se traduit par la transformation de toutes les différences en hiérarchisation : Hommes / Femmes, Noirs / Blancs

 

Cette fonction de hiérarchisation est au cœur du capitalisme, elle masque le rapport de hiérarchisation dominant / dominé.

Faire croire à des dominés qu’ils ne sont pas dans le même bateau que les autres. Il s’agit de diviser pour mieux régner. Donc : distribution de privilèges pour certains. (Privilège blanc)


d) quelques remarques sur tout ceci :
Tokenisme :
Maintenir le système de marginalisation en faisant croire que c’est en train de changer…

par exemple, on maintient la marginalisation tout en mettant en avant certaines figures venues des classes dominées. Par ex : l’enfant d’ouvrier qui est devenu contre-maître / une femme nommée première ministre…. Le tokénisme (du mot « token » c’est-à-dire « jeton) est l’ouverture à la marge d’un système de domination pour mieux le reproduire. Les exceptions de réussite (des jetons) masquent la reproduction massive des inégalités.

Un blanc ne peut pas saisir ce que c’est d’être racisé sans d’abord écouter le vécu des personnes racisées.

 

Epoque de l’hominisation :
pour survivre les êtres humains étaient en coopération. A partir du moment où on a commencé à
produire plus que nos besoins, ça a crée des désirs de s’accaparer le surplus. Pendant longtemps, c’est la domination de sexe qui a été prépondérante.

Le capitalisme, lui, favorise simplement toutes les dominations antérieures. Il récupérer la domination patriarcale pour la mettre à son service, il fait pareil pour le racisme…

 

III) des « banalités »

Exploitation = Accaparement d’une partie de l’existence humaine de certains par d’autres. (temps, environnement, corps).

Domination = Rapports de pouvoir qui permettent l’exploitation. Essayer de remettre en cause l’exploitation, sans s’attaquer aux structures de pouvoir qui les accompagnent, c’est voué à l’échec !

Oppression = Effet matériel et subjectif des deux processus précédents.

 

Ainsi : au théâtre de l’opprimé, si dans une scène je ne m’attaque qu’aux systèmes de domination sans questionner aussi la question matérielle, je ne vais pas au bout de l’interrogation sur « pour qui et comment » cette oppression existe.

 

Le racisme ? Il n’a pas toujours existé !… On le confond avec l’éthnocentrisme : quand les groupes humains se fréquentaient peu, il pouvait y avoir une peur de l’autre. (ça existe toujours).

Le racisme, c’est une théorie de la hiérarchisation des personnes en fonction de leur couleur de peau. Ça date de quand ? Pour Saïd, c’est arrivé avec le capitalisme.

 

1492 est une date importante. (rappel : Christophe Colomb « découvre » l’Amérique).

A partir de cette date, l fallait justifier aux yeux des européens, les massacres, les pillages etc… Il y eut donc l’élaboration d’une théorie qui justifie ça.

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ce pillage a généré un tel flux de capitaux, que cela a généré l’industrialisation. Capitalisme / Colonialisme / Racisme = le même processus.

 

IV) La notion de privilège :

Pour aborder la question du « privilège blanc », Saïd a l’habitude d’amener une conscientisation en partant de la distinction de sexe, en s’appuyant sur la conscientisation du patriarcat par les femmes. Le regard des femmes en tant que personnes opprimées conscientes, ce regard leur permet d’accéder plus facilement (que les hommes) à la conscientisation du privilège blanc… Pourquoi ?

Parce que certaines d’entre elles, du fait d’être assignées femmes, ont fait un travail de conscientisation d’une oppression systémique.

 

Le privilège masculin : Engels en parle dans son livre « les origines de la famille, de la propriété privée et de l’Etat », et propose une analyse en termes de système.

« Dans la famille, la femme c’est le prolétariat et l’homme c’est la bourgeoisie »

 

A propos des années 90 en France, lire : « Comment les Irlandais sont devenus blancs ? ».

La couleur, ce n’est pas forcément la couleur la peau mais la place sociale. D’après Du Bois : n’oublions pas la notion de « salaire psychologique ». Dire à un dominé·e : quand même, tu es blanche, tu es supérieure, cela l’empêche de créer de la solidarité avec les dominés noirs.

De nombreux discours et pratiques publiques t’amènent à te faire croire que tu n’es pas dominé·e, et que tu es différent·e d’autres dominé·es. (Diviser ceux qui devraient être unis).

Je suis blanc, je peux aller dans un magasin, sans avoir peur que le vigile me regarde de travers : cela me soulage d’une charge mentale énorme, que je dois supporter si je n’ai pas ce privilège.

Pour en sortir, partir toujours de ceux qui sont les plus opprimés, soutenir tous les mouvements des dominés. Cela devrait permettre d’identifier les processus communs dans les différentes dominations. Analyser ce qui est commun à toutes les oppressions : le même système.

 

Pour Dubois, il faut sortir de l’essentialisme.

Au lieu d’analyser une réalité à partir de ses causes sociales, politiques etc… le pouvoir et les idées dominantes choisissent de l’analyser en terme d’essence…
Or, toutes les dominations s’appuient sur l’essentialisme.
On peut ainsi masquer une domination avec l’idée qu’il n’y a qu’une seule domination, la principale : par exemple, on est tous des ouvriers etc..

 

V) Traduction et conséquences de tout ça

Si on part du principe que des dominés peuvent s’en prendre à d’autres dominés. Il faut faire un travail de conscientisation.
Autrice féministe, Mac Intosh nous dit que la première étape c’est déjà de préciser ce qu’on met derrière le terme « privilège » :

ça ne veut absolument pas dire qu’on est des nantis !. On peut être dominé avec des privilèges.
On ne demande pas l’abolition des privilèges, mais la généralisation des privilèges.

Le scandale c’est qu’on considère comme un privilège ce qui devrait être normal !

Elle a produit un outil : elle décrit 50 situations « Le sac à dos invisible » où elle dit : en fonction de votre couleur de peau, vous allez vivre ceci, ou non.

Des exemples :
-Si j’achète des bas « couleur chair », j’ai une chance (ou pas!) que ce soit ma couleur de peau.

– Est-ce que je vais me faire contrôler ou pas par les flics quand je me promène ?

Voir l’exercice « la marche des privilèges »

 

suite du V)

nous avons besoin d’une théorie de la conscientisation, PAS de la culpabilisation

Pas une théorie du retrait, mais de la généralisation

Pas une négation des autres oppressions, juste constater que le privilège et l’oppression s’influencent mais ne s’annulent pas.

Avoir des privilèges ne signifie pas que je ne suis pas dans la galère (salaire psychologique). D’où la nécessité d’une approche intersectionnelle.

Le privilège n’est pas un choix, c’est le résultat d’un système dont on hérite, MAIS ce n’est pas un phénomène naturel !
Cf : la construction des systèmes de hiérarchisation dans le système éducatif.

 

Exemple 1 : des militants se disent, « ah, on va castagner Zemour, et on va faire une action avec le groupe de lutte des sans-papiers ».
Erreur : les sans papiers, s’il y a un contrôle… le lendemain ils sont dans l’avion pour l’expulsion…

Exemple  2:

Jean François, français, et Saïd, algérien.
Pour voyager, Jean-François peut voyager où il veut quand il veut. Saïd a besoin d’un visa pour voyager, et peut l’attendre longtemps !

Exemple 3  :

Un prof d’histoire ,explique l’abolition de l’esclavage, mais sans expliquer ce qu’est l’esclavage. Comment Mamadou peuy-il se sentir concerné ? On lui dit simplement «  on t’a libéré, » mais sans lui dire qu’il a été asservi.

Exemple 4 :

Deuxième tour des élections, une personne racisée parle avec émotion de ce qu’elle vit. Aussitôt, on lui demande de se calmer. (vous les « arabes, toujours à fleur de peau » Pourtant, l’émotion fait partie de la vie, du politique. (et les « blancs » ne se privent pas de remarques émotionnelles, très bien toléréers !

 

Suite du V) questions/réponses. (Extraits)

Question :

Comment, en tant que personnes majoritairement blanches, on peut parler du racisme dans notre pratique de TO ? Comment est-ce qu’on représente des personnes racisées dans nos groupes ? . S’il y a des personnes racisées dans le groupe, est-ce que leur donner des rôles racisés, ce serait un essentialisme ? Comment parler de… sans parler à la place de… ?

Réponse :

Qu’est-ce qu’on va demander aux blancs qui bénéficient des privilèges blancs ?

Le mouvement des black panthers disent « on va s’emparer de cette question »
Les blancs leur ont demandé : comment on lutte, nous, ici ?

Malcolm X : « on va se partager le travail, nous, on va s’adresser aux militant noirs pour qu’ils aient conscience de ce système. Vous, les blancs, vous allez parler aux blancs.
Donc nous, au TO, on peut s’adresser aux blancs pour les bousculer, les conscientiser.
Mais… on ne reflète pas l’ensemble des dominations.
Comment on fait pour dire : nous avons besoin de personnes racisées dans nos groupes, car nous voulons parler du privilège blanc, et nous ne voulons pas parler à la place des personnes racisées ?
On fait un appel ! « Venez nous rejoindre, sinon cette domination va passer à l’as ».

Autre élément :
Est-ce qu’on est là par empathie, ou pour une question d’alliance ?

Exemple : les aborigènes d’Australie s’adressent aux militants de gauche : « nous, on n’a pas besoin d’alliance, mais on a besoin de complices ». On a besoin de se partager le travail pour détruire un système de domination. La complicité marque à la fois la différence et la ressemblance.
Si on est complices, le complice me rappelle à l’ordre quand j’oublie sa discrimination.

 

Parler aux blancs + avoir un débat politique sur le système global d’oppression + on n’est pas à la même place, mais on a un objectif commun : détruire toutes les formes d’oppression.

C’est une complicité. La complicité nous permet d’aborder la question de l’autorisation. Est-ce que le groupe dominé nous autorise à parler de leur domination ? Il s’agit de construire la légitimité avec le groupe dominé. A terme, la présence de racisé·es dans nos groupes est importante.

 

Question: et le black face ?

– historiquement, c’était un acte raciste, pour folkloriser le sauvage, celui qui faisait peur etc.. ça a accompagné le racisme, le système esclavagiste, sous couvert d’humour, ça ancre des représentations. De manière insidieuse : ça nous fait croire qu’on peut parler à la place de…

et donc ça favorise l’illusion qu’on pouvait évacuer les questions d’oppressions systémiques.

On peut provoquer des situations où on parle de nos faiblesses :

on a pas assez de racisé·es dans nos groupes, et on souhaite que ça change. C’est un acte de courage politique : voilà notre vouloir-être, et aujourd’hui on en est là. Travaillons à transformer notre composition sociologique.

C’est complexe, mais il faut en parler : Dire aux personnes racisées de jouer systématiquement les personnes racisées, c’est maintenir le racisme et l’essentialisation. On doit parler des conséquences pour la personne discriminée, qui n’a pas forcément envie d’être ainsi identifiée.

Parfois, la personne opprimée, on ne va pas la mettre dans cette posture, mais on va lui demander de jouer l’oppresseur. (nota : Boal nous disait toujours « qui connait bien l’oppresseur ? L’opprimé).

 

Une méthode :

Mettre en scène la difficulté en caricaturant. Par ex : caricaturer le blanc, en utilisant un masque. On peut demander à une racisée de jouer l’oppresseur, si on est vigilant sur le fait que « ça se parle ». (Baldwin : le blanc est la métaphore du pouvoir)

 

On n’a pas forcément les bonnes solutions, mais nous devons être vigilants par rapport aux dérives. Par exemple, la place délicate de joker·e. Une idée serait de faire en sorte que la place de joker ne soit pas sacralisée. Si des personnes sentent le besoin de joker un forum, qu’elles puissent le faire : le plus important : le ou la joker·e doit être proche dans son vécu de la personne opprimée.

 

Le privilège blanc : se rendre compte qu’être anti-raciste quand on est blanc, c’est inconfortable.

On ne choisit pas ses privilèges. Le seul choix qu’on a, c’est de choisir de mettre ses privilèges au service de la lutte contre les dominations. Exemple : dans une manif, si tu es blanc, vas te mettre proche des flics, tu risques moins ! .

 

Texte ré-écrit par JF à partir des notes prises par plusieurs personnes, merci à elles, au cours de la rencontre du Réseau TO en avril 2022. Ce texte a été ensuite relu et largement complété :plus de 40 lignes, par Saïd Bouamama en juillet 22. Les titres et sous titres sont largement de JF. N’hésitez pas à réagir : Les questions et remarques concernant Saïd lui seront aussitôt communiquées. Ecrire à : contact@reseau-to.fr ou appeler JF au 06 85 54 99 68

 Formations dans le réseau 

PARTECIPARTE (Rome) parteciparte@gmail.com
formation théâtre journal et travail avec ados en prison avec Sabrina, jokère d'(Uruguay.   les 17-18 février à Rome.  70€ (ou 50 ou moins)…

DROME : CIe de l’envol (MF Duflot)
Cie La Troupuscule (Anne Boucard) 
06.63.52.56.44 latroupuscule@riseup.net
www.ciedelenvol-troupuscule.org
06 73 19 13 22
Labo Clown et TO  les 10 et 11 février à CREST (26)  il ne reste que 3 places. 
Stage ouvert aux personnes qui ont déjà une pratique du clown. compagniedelenvol@mailo.com

Collectif  Méta-Morphose (Lyon)  06 74 87 57 64 (groupe associé)
Sébastien Blache sebastienblache@coachimpro.com
www.coachimpro.com
Jérôme: j@rooom-service.com

  • Module 1 : « Découverte du théâtre forum » / 3 jours
    • 27, 28 et 29 mai 2024
    • 28, 29, 30 octobre 2024
  • Module 2 : « Animer de manière autonome le théâtre forum » / 5 jours
    • Du 1er au 5 juillet 2024
  • Module 3 : « découverte du théâtre image » / 3 jours
    • 10, 11, 12 septembre 2024

Les formations ont lieux au CROUS Auvergne Rhône Alpes, 68 av Tony Garnier, Lyon 7. Inscriptions:  https://forms.office.com/e/RaQeUm9F2c

Compagnie NAJE
Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir
 01 46 74 51 69
compagnienaje92@gmail.com

Stages de Théâtre-forum (à deux niveaux)

Du 13 au 17 mai 2024 à Paris 13e RESTE 4 PLACES !
!
Du 21 au 25 octobre 2024 (Crest, 26)
Du 17 au 21 février 2025 (Paris ou proche banlieue)
Du 12 au 16 mai 2025 (Paris ou proche banlieue)

Stage Théâtre-images
Du 28 au 30 juin 2024 à Paris 13e.
Du 28 au 30 juin 2025 (Paris ou proche banlieue)

Stage Joker et oppresseur
Du 3 au 7 février 2025 (Paris ou proche banlieue)

Stage Techniques introspectives
Du 14 au 18 avril 2025 (Paris ou proche banlieue)

Retrouvez toutes les dates ainsi que les programmes détaillés sur notre site ! 
Nos stages peuvent être pris en charge par votre employeur au titre de la formation professionnelle ou par Pôle Emploi. Renseignements et inscriptions : najestageformation@gmail.com

www.coteact.com
Montpellier. Anne Berchon +33607379306 berchon@coteact.com
Mathilde Boucher +33626037403 mathilde@communicactrice.fr

Faciliter par le théâtre-forum et le théâtre image
Du 21 au 25 octobre 2024. Il reste quelques places

Formation au théâtre forum
5 jours Du 28 octobre au 3 novembre 2024
La pratique, les techniques d’écoute et de facilitation inhérentes au théâtre-forum tel que nous le pratiquons. En résidence. Formation organisée avec L’Ecole des Vivants

Le théâtre-forum ? C’est quoi ?
4 jours
Du 17 au 20 février 2025 
découvrir par la pratique l’approche et les outils du théâtre-forum

(Suisse prés de Lausanne)
Fernand Veuthey Mobile: +41 78 718 63 44
www.manivelle-theatre.ch

formation au théâtre-forum
et autres techniques du théâtre de l’opprimé
Lausanne, samedi 25 et dimanche 26 mai 2024
Détails ici

Association L’ébullition (goupe adhérent)

14, place du chapitre 26 100 Romans Clémence Emprin : 06 38 58 81 64
Pascale Guirimand : 06 95 24 76 39 Elodie Wilbaux : 07 83 18 16 27
asso.ebullition@gmail.com

 www.asso-ebullition.fr

CREATION D’UN TF « impuissance ? face aux pb écolos et sociaux ?
25 mars de 18h à 20h puis les 22, 23, 25 avril.

Stage Théâtre forum , un outil pour renforcer la puissance d’agir du 19 au 21 février 2024 à Romans. S’initier au théâtre de l’opprimé, vivre, ressentir et analyser cet outil. Programme et tarifs ici


Stage: Concevoir, animer un théâtre forum: le rôle du Joker (niveau 2) du 18 au 20 mars 2024 à Sainte-Eulalie-en-Royans. Cette formation s’adresse à des personnes qui connaissent le TO et en ont déjà une expérience pratique -même petite. Programme et tarifs ici

Stage: Faire équipe en travaillant sur les questions de genre spécial métiers de la culture. Du 23 au 26 avril 2024 à Francheville (69) Cette formation propose des outils pour mettre en œuvre plus d’égalité, à la fois au sein de son équipe et dans la création artistique.

Pour avoir plus d’infos, n’hésitez pas à jeter un oeil par-ici. Pour demander un devis et la paperasse nécessaire aux demandes de financement, c’est par-là.

Ficelle et Cie, groupe adhérent (Région Auvergne Rhône Alpes)
Contact: Noémie 07 68 28 29 68 

Formation au Théâtre de l’Opprimé 19 au 23 fév 2024 théâtre image, théâtre forum, jokage
Découvrir le TO, s’initier par l’expérimentation. Identifier et exposer des situations problématiques.   coût de ce stage :350 €/personne.

Pour toutes questions, demandes d’informations, n’hésitez pas à appeler
Ficelle et Compagnie au 07 68 28 29 68

« Histoire d’en jouer » (Landes) Christine DENIBAUD  <cdenibaud@co-actions.coop> 06 19 88 67 68

Ce groupe est désireux de nous rejoindre, mais nous ne nous connaissons pas encore. Il  propose une formation au « théâtre forum » à Bègles (33) les 8,9,10 avril et les 13,14,15 mai

Voyage dans le réseau : le privilège blanc.

le privilège blanc (JF martel)

Réflexions personnelles sur le privilège blanc (JF Martel, 7mai 2022) A partir du forum de Naje et d’une intervention de Saïd Bouamama.

J’ai beaucoup apprécié le théâtre forum de Naje sur « le racisme structurel et le privilège blanc » fin avril 22, ces scènes que Naje a construites avec un groupe de militant·es de la LDH et des ami·es de naje racisé·es. Bravo !
J’ai noté quelques idées nouvelles de mise en scène:
Tout d’abord, deux jokères, l’une racisée, l’autre blanche. J’ai noté le bref récit, avant le spectacle, qui expliquait que pendant l’année qu’ont duré les ateliers de créations, certaines personnes avaient décidé… de finalement se considérer comme relevant de l’autre statut ! « blanc » X « racisé ».
J’ai aussi noté la trouvaille à propos de ce fait : pendant la partie forum, les acteurs-oppresseurs restent en scène, et les opprimé·es sont remplacées par le public.
Or, cela a une conséquence non désirée :
Les personnages oppresseurs dans ce type de situation sont, bien entendu, des hommes blancs, joués par des acteurs blancs ! Si bien que les acteurs blancs restent beaucoup sur scène pendant le forum. Frustrant pour les actrices racisées, non ?
Que faire ? La trouvaille a été de proposer un masque blanc, en fait gros un panneau blanc -genre raquette de tennis opaque – que l’actrice racisée tient devant elle pour intervenir en jouant un oppresseur !

Mais si j’ai aussitôt vu le racisme à l’oeuvre, les discriminations, l’oppression, je cherchais à voir… le « privilège blanc » ! Où se cachait-il donc ?

Quand les femmes racisées se taisent et que le délégué syndical, homme blanc, parle… Je vois d’abord (moi) une oppression vécue par les femmes racisées, d’autant plus que l’homme parle à leur place, de leurs propres situations ! Je voyais une domination d’un « blanc » sur des « racisées ». Donc une oppression que je connaissais déjà…
Mais Fabienne, en relisant ce texte, me rappelle (entre autres) la scène du magasin qui montrait directement un privilège blanc : le vigile dit à deux femmes blanches que « si elles ont quelque chose dans leur sac » ?… Mais n’ose pas les fouiller !
J’avoue que sur le coup, depuis la salle, le tableau ne m’avait pas frappé…
Un peu comme me promener dans la rue et « ne pas être contrôlé » je ne le vis pas immédiatement comme un privilège… s’il n’y pas un contrôle au faciès à côté !

Au cours de la rencontre du réseau TO, avril 2022, l’intervention de Saïd Bouamama sur cette question du privilège blanc, m’a, semble-t-il, éclairé. Dîtes moi si ça vous parle !
(vous pouvez mettre librement des commentaires sur le site, voir en fin d’article) .
D’abord la question de Saïd : « quand on dit « privilège » tu penses à quoi » ? Je réponds aussitôt : « nuit du 4 août 1789, abolition des privilèges ! » Mais Saïd continue :- disons par exemple que toi et moi, on sort d’une manif, à Lille. Tu rentres tranquillement, et moi, algérien, je crains d’être contrôlé « au faciès ». Disons aussi que si toi, tu veux aller faire du TO dans un pays étranger, tu obtiens ton visa rapidement, ou même tu n’en as pas besoin ! Alors que moi, il me faut parfois 6 mois pour avoir le visa avant d’aller faire une conférence.. ». etc…
Alors, abolition ? Non ! Nous ne demandons pas que tout le monde doive espérer 6 mois ou plus pour un visa ! Nous ne voulons pas que tout le monde s’attende à être contrôlé dans la rue !…

Nous ne cherchons l’abolition du privilège blanc !!!!
Nous voulons l’extension des privilèges blancs… A toutes et tous !

Ainsi, dans un forum, montrer le privilège blanc, ce pourrait être montrer le racisme et les discriminations subies, (ce que nous faisons bien entendu) mais aussi tenter de montrer que les « blancs », eux, ne vivent pas ces discriminations ? (le TO pour « rendre visibles les oppressions »). Qu’en dîtes-vous ? En tout cas, la formule m’a frappé.

Relu par Saïd et complété par Fabienne. Merci à elle et lui.
JF Martel 7 mai 2022 jf.martel@orange.fr 06 85 54 99 68

Adhérer au réseau TO version 04/22

Les adhésions concernent les groupes, collectifs, associations, compagnies, théâtres,  qui pratiquent le théâtre de l’opprimé·e.
Le réseau ne souhaite pas devenir un « super groupe de TO » qu’on pourrait rejoindre indépendamment de son groupe ! Aussi, il n’y a pas d’adhésion individuelle.
Comment adhérer ?  L’idée générale reste:  
« j’ai vu le travail de tel groupe, c’est sympa, on devrait les inviter ! » Concrètement :
Au rythme de  chaque groupe, et dans l’ordre souhaité, trois conditions pour adhérer au réseau TO
A)
partager valeurs et pratiques, (1)
B) prendre le temps de se connaître mutuellement :
-voir des manifestations des groupes du réseau,
-inviter des groupes du réseau à voir ses propres manifestations.
C) se présenter à une rencontre du réseau.

L’adhésion peut être validée à la rencontre suivante.
– Il est possible de préférer prendre plus de temps.
– Si nécessaire, un espace de débat collectif peut être créé au sein du réseau avant de confirmer l’adhésion.

En adhérant, le groupe règle sa cotisation annuelle. Celle-ci est à ajuster librement, en fonction des ressources du groupe et/ou de ses membres (2)

Les groupes adhérents à jour de cotisation sont présentés sur le site du Réseau TO, notamment sur la carte interactive des groupes. Leurs dates sont publiées, ils prennent part active aux décisions du réseau (chaque groupe a le même poids, c’est-à-dire une voix par groupe en cas de vote), leurs trajets vers les rencontres nationales sont pris en charge (ces trajets ne sont pas pris en charge avant l’adhésion). 

===========================================================
(1)
les trois principes du réseau voir la page d’accueil du site www.reseau-to.fr :
– Désirer échanger entre praticien.ne.s,
– Pratiquer le théâtre de l’opprimé·e contre les oppressions,
– Préférer la coopération à la concurrence. (entre groupes TO)
-Les deux principaux modes de fonctionnement du réseau
– Alimenter la liste de discussion-diffusion ( par ex : récits, questions, demandes d’aide) a minima annoncer ses dates de spectacles ou de stages.
– Participer dans la mesure du possible, aux rencontres nationales.
-Statuts, Règlement Intérieur, charte (toujours en élaboration) : sur le site, onglet « membres » Nous y ajoutons:
– l’appartenance au réseau suppose une vigilance aux rapports de domination au sein même du réseau, et dans son propre groupe.
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(2) Tarifs d’adhésion : Le montant proposé a été calculé pour permettre une péréquation des trajets vers les rencontres nationales, ce qui constitue la principale dépense  (ainsi que  la location des salles, le maintien du site, les frais de secrétariat).
Une moyenne de 300 euros par an, MODULABLE LIBREMENT, a été votée en 2017. Mais le montant cotisé par chaque groupe est  à l’appréciation de chaque groupe, il est basé sur la confiance.

===============================================================
Texte adopté les 23/24 avril 2022

Adhérer au réseau TO

Adhérer au réseau TO

Les adhésions concernent les groupes, collectifs, associations, compagnies, théâtres  qui pratiquent le théâtre de l’opprimé·e. Le réseau ne souhaite pas devenir un « super groupe de TO » les adhésions individuelles n’existent pas.

Comment adhérer : L’idée générale (qu’on a gardée!)  « j’ai vu le travail de tel groupe, c’est sympa, on devrait les inviter ! » Concrètement :

Dans l’ordre et au rythme de chaque groupe, pour adhérer au réseau TO : !
A-
partager valeurs et pratiques, (1)
B- prendre le temps de se connaître. Réciproquement : aller voir des manifestations des groupes du réseau, inviter des groupes du réseau à ses propres manifestations
C- se présenter (ou être invité à le faire) à une rencontre du réseau.

L’adhésion peut être validée à la rencontre suivante, mais il est possible de préférer prendre plus de temps. Si nécessaire, un espace de débat collectif peut être créé au sein du réseau avant de confirmer l’adhésion.

En adhérant, le groupe règle sa cotisation annuelle. Celle-ci est à ajuster librement, en fonction des ressources du groupe et/ou de ses membres (voir : 2)

Les groupes adhérents à jour de cotisation sont présentés sur le site du Réseau TO, notamment sur la carte interactive des groupes. Leurs dates sont publiées, ils prennent part active aux décisions du réseau (chaque groupe a le même poids, c’est-à-dire une voix par groupe en cas de vote), leurs trajets vers les rencontres nationales sont pris en charge (ces trajets ne sont pas pris en charge avant l’adhésion). 

=====================================================================

(1) les 3 principes du réseau sont sur la page d’accueil du site www.reseau-to.fr :
– Désirer échanger entre praticien.ne.s,
– Pratiquer le théâtre de l’opprimé·e contre les oppressions,
– Préférer la coopération à la concurrence. (entre groupes TO)

Les 2 principaux modes de fonctionnement du réseau : 
– Alimenter la liste de discussion-diffusion ( par ex : récits, questions, demandes d’aide) et au moins annoncer ses dates de spectacles ou de stages.
– Participer dans la mesure du possible, aux rencontres nationales.


Statuts, Règlement Intérieur, charte (toujours en élaboration) : sur le site, onglet « membres » 
Nous y ajoutons que l’appartenance au réseau suppose une vigilance aux rapports de domination au sein même du réseau, et dans son propre groupe.

(2) Tarifs d’adhésion : Le montant est basé sur la confiance, à l’appréciation de chaque groupe. A l’AG 2017, une moyenne de 300 euros par an, modulable, a été votée, calculée pour pouvoir rembourser les trajets de nos rencontres et quelques frais du réseau. Concrètement, depuis cette date les adhésions se sont échelonnées de 100 euros (et même moins!) à 900 euros.


Texte du 29 mars 2022 mis au point par JF (secrétaire), à partir de la synthèse d’Héléna (Le Reuz) de sept 2021 et des remarques qui ont suivi.
A amender et adopter en AG fin avril 22.

Travailler avec les auteurs de violence de genre

De: Olivier Malcor
« Je vous envoie le manuel que j’ai écrit pour le réseau Européen des personnes qui travaillent avec les auteurs de violence patriarcale (WWP EN). Ce manuel contient jeux et techniques, principalement inspirées du TO, qui permettent de travailler sur le genre et la violence dans des contextes de résistance forte. Outre le travail en prison ces jeux sont aussi précieux dans les contextes qui nous sont chers, l’école, l’université, assos et organisations, manifs et places, sans parler des relations intimes…
Je remercie toutes les personnes avec qui nous nous sommes confrontées sur ces thèmes et sur ces jeux pour développer des instruments qui permettent de démonter collectivement le sexisme qui pollue nos existences. Je reste ouvert à des discussions autours de jeux qui permettent de démanteler le patriarcat. J’ai eu la chance de consulter de tous horizons pour la rédaction de ce manuel. Il y a encore beaucoup de jeux que je n’ai pas intégrés, pour lesquels nous testons des variantes, avec des groupes différents. Il y a des jeux qui ont déjà évolué, bref même si le manuel est imprimé j’espère que cette discussion va continuer et même s’élargir ».

Ce livre en ligne nous est donc proposé par Olivier Malcor (groupe TO Parteciparte, Rome) Il est en anglais. Le collectif pour qui Olivier l’a réalisé comprend de nombreux groupes en Europe (voir leur carte) https://www.work-with-perpetrators.eu/
Remarques bienvenues !
Questions à Olivier: (qui parle TB français rassurez-vous) : parteciparte@gmail.com
TELECHARGER L’OUVRAGE ( jeux, exercices, 80 pages avec photos)