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Théâtre Image: moi et le groupe

Une technique de Théâtre Image :
moi et le groupe.


par Nicole Charpail (groupe Miss griff ) missgriffassociation@hotmail.com technique proposée au cours de la rencontre du réseau TO des 6 et 7 avril 2019 TITRE : L’Image du rapport « du UN au Groupe » On peut l’appeler autrement 
« image de « moi et le groupe » par exemple.

          A priori (avant déclinaisons), il ne s’agit pas d’un groupe particulier, encore moins du groupe ici en présence. Il ne s’agit pas non plus d’une situation particulière (où les autres que moi ne constitueraient pas une masse), mais de la société en général, TOUS LES AUTRES que MOI. Ici, « Le groupe » et « moi » sommes les deux prota – ou anta – gonistes. Chercher à représenter l’image de la relation que j’ai, ou ressens, avec les autres en général, qui me semble récurrente. Depuis toujours, ou bien dans la période.
          C’est un RESSENTI intérieur, donc plutôt « existentiel », je peux même trouver moi-même mon ressenti idiot ou exagéré, ou fantasmatique, c’est d’abord dans ma tête avant de savoir si c’est bien dans les faits. L’image peut donc être très positive ou le contraire, ou bien on n’en juge même pas mais seulement s’en étonne. (Je m’étonne que je me sente souvent dans ce type de rapport.)

Première phase

-Je sculpte donc le monde qui est dans ma tête, avec tous les participants qui me sont nécessaires, (ça peut être tous), et je me mets moi-même en rapport avec le groupe. (en me sculptant).

-Même si tous ces autres ne sont pas exactement les mêmes, l’image doit clairement montrer que « eux » forment le groupe, et que « moi » suis seul en mon genre.

-Image fixe dans un premier temps (avant développements).

-On s’assure d’abord de la précision d’un rapport spatial. Suis-je au centre, suis-je en face, suis-je dedans, suis-je à part, etc.

-Les acteurs signifiants « les autres » ont bien sûr une attitude particulière (visages, gestes) entre eux, et vis à vis de moi, et moi aussi. (Le rapport est-il plutôt d’affrontement, de fusion, d’harmonie, de conflit ? Quelle place j’ai, quel rôle, etc.).

Dans cette première phase, il est fondamental de ne pas faire de jugements ni d’interprétations de ce que fait le protagoniste. C’est lui qui pense sa relation. Les seules remarques que l’on peut proposer de faire doivent rester d’ordre spatial et plastique pour aiguiser le regard sur la forme que prend ce rapport « d’un seul aux autres ».

Par la suite

On peut naturellement demander d’autres choses, plus précises, relativement à l’enjeu du travail prévu avec les gens.

– faire l’image d’un rapport au groupe qu’on voudrait changer (ce rapport me fait chier), puis du rapport qu’on souhaiterait dans l’idéal,

– traiter évidemment de rapports récurrents qu’on estime oppressifs,

– faire des images de rapports à des groupes toujours, mais dont on a le souvenir dans des contextes précis, chouettes, ou problématiques,

– faire des images relativement à des « groupes sociaux » qu’on choisit de traiter (en famille c’est plutôt comme ça, au travail, c’est plutôt comme ça, etc.)

– et on peut naturellement dynamiser et travailler sur ces images.

Comme dit précédemment, l’image de « moi » et le groupe » doit se différencier (dans l’entendement) clairement de l’image d’un rapport de « moi à 1 seul autre » (relation à deux), et de l’image d’un rapport à trois (ou 10), à savoir une situation à plusieurs personnages différents dans des relations différentes.

On peut donc avant ou après « l’image de moi et le groupe », travailler justement sur la création d’images de rapports « à deux » (chouettes ou problématiques), afin de chauffer les esprits pour aborder plus tard des images de situations précises à plusieurs personnages différents, puis évidemment sur celles où il y a cette fois injustice ou oppression.

L’image de « moi et le groupe », puis ses déclinaisons, permet (souvent) de mieux se représenter à ce que « je » veux faire aussi dans le monde actuel, quelle est ma singularité, (dont ma faiblesse, ma force, mes projections, etc.), et l’importance de MA responsabilité en tant qu’individu, qui que je sois.

C’est d’abord une représentation dont on accepte qu’elle soit « égocentrique » de nature, avant de remettre en question cet égocentrisme de posture.

QUI est d’ailleurs « le monde » pour moi ? Cela a permis souvent à des personnes de déterminer justement le contexte social précis où elles pouvaient et voulaient agir, qui ne restera pas justement « le monde en général », mais « des autres en particulier », et des autres également « singuliers ».

Relu le 3 mai 2019 Nicole Charpail. missgriffassociation@hotmail.com

Echanges sur le TO en prison

ECHANGE D’EXPERIENCES : Le TO EN PRISON

l Au cours de la rencontre Réseau TO 14 et 15 oct 1207, six groupes exposent leurs expériences vécues, leurs réussites, leurs échecs, questions remarques et réponses suivent. L’échange fut passionnant. J’ai intégré à la suite de chaque résumé les textes complémentaires qui m’ont été envoyés. (février 18) JF contact@reseau-to.fr

NAJE : fabienne.brugel@orange.fr

2 interventions sans spectacle à la fin.

A la prison de Réau (prés de Melun), Hommes et Femmes mélangé.e.s. 5 séances de 3 heures. Cadre clair, « intervention culturelle ». participant.e.s acteurs-trices et demandeurs.ses, inscriptions volontaires. Gardien très souple.

A la maison d’arrêt de Fleury. Dispositif de lutte contre les addictions. Jeunes hommes avec courtes peines. Obligatoire pour les détenus, qui doivent suivre la totalité des 6 séances de 2 h.

Poids des gardiens. Mais l’un d’eux a participé au forum (interne), avec l’accord des détenus.

Les jeux : « ma place dans le monde / prendre sa place » a bien marché. Les « passeurs » moins bien. Des infos ont pu être remontées à la direction et les détenus ont capté l’impact du TF pour l’amélioration de leur cadre de vie.

Texte complémentaire : TEMOIGNAGE DE CLARA (naje)

Nous y sommes, à la Maison d´arrêt de Fleury-Mérogis.

Aucun doute sur le fait que nous y avons notre place, mais pas comme d’habitude. Cet atelier va durer six séances de deux heures. 

Au 4e étage, dans la salle de culte, dans le cadre d’un programme lancé par la Mission locale pour des hommes de 18 à 25 ans, durant deux mois, sur la thématique des addictions. Il se fera avec maximum douze jeunes sélectionnés après signalement sur 500 du même bâtiment : bâtiment D5, longues peines, ce qui signifie plus de trois ans d’incarcération. 

A la première séance, ils étaient cinq, aujourd’hui sept. J’anime cet atelier avec Mostafa.

On a été très clairs avec les partenaires et avec eux : si on doit monter leurs histoires, ce sera sur les thèmes de leur choix. Et on a assez vite compris que le shit ou toute autre addiction n’était pas du tout leur oppresseur, mais plutôt un soutien dans ce monde carcéral où la violence est si présente. D’ailleurs, comme ils le disent de manière très lucide, « fumer un pétard nous permet par moment de ne pas insulter un surveillant ». Donc on laissera les spécialistes s’occuper des addictions car, bien sûr, cette question doit être travaillée pour leur sortie.

Pour l’instant, il y a eu deux séances, et les choses se précisent quant au contenu. Ils ont une vitalité, un bonheur à être là, assez rares. Ils ont des sourires, des manières de nous serrer la main en arrivant ou en partant, mais c’est dur de trouver les mots.

Ils disent en bilan de séance :

« On s’est évadés. »

« Pendant deux heures, on oublie qu’on va retourner dans notre cellule. » 

« On se lâche, on rit, on est bien… »

« Y a moyen de faire un peu de rab d’atelier théâtre ? »

« Avec vous, c’est bien, parce que ça nous remet dans le vrai monde, on s’entraîne à être dans la vraie vie. »

Le premier atelier, on leur a joué la scène du Bus 75 sur les discriminations. Ce matin, on leur joue celle de monsieur Bensalah sur la discrimination à l’embauche. Et ils font forum sans arrêt, en prenant les histoires très au sérieux, comme s’ils se projetaient en vrai, comme si c’était vital d’y croire et, même s’ils disent avoir envie d’être violents, ils trouvent les mots, ils cherchent, ils s’entraînent en vrai… Un jour, ils sortiront !

Quant aux jeux, ils les prennent à bras le corps, comme des enfants qui jouent… Le jeu, c’est sérieux, on ne fait pas semblant : que ce soit pour faire le « huit aveugle » ou « l’évanouissement », ils ont une attention d’une grande force les uns vis-à-vis des autres, ils s’attrapent, se retiennent, s’empêchent de tomber, comme des frères… Ils sont heureux de se retrouver ensemble dans « l’espace stop » : en fait, ça paraît peut-être niais, mais il y a beaucoup d’amour qui circule entre eux durant ces deux heures.

Là où ça se complique c’est quand on recueille leurs histoires comme ce matin. Car soit ce sont des histoires liées à la violence entre bandes, avec la police, en boîte de nuit et là, l’oppresseur n’est pas clair : tout est mêlé, ils le sentent, et nous on est un peu dépassés par cette banalisation de la violence qui est leur quotidien ; soit ils ont de réelles histoires d’oppression en prison, mais là on leur dit tout de suite : « On sait que vous subissez des injustices et des violences ici, mais on ne peut pas vous faire croire que cet outil va vous permettre de dire stop, de vous rebeller, de vous organiser, de monter un syndicat, d’aller porter plainte… » Eh oui : le théâtre-forum a trouvé sa limite ici et pourtant on ne leur dit pas non plus: « C’est ainsi, acceptez tout, résignez-vous ! »

Alors on va continuer le travail, parce que ces deux heures, ils les attendent et nous aussi. Donc on va continuer à faire des jeux, monter des histoires comme celle de M… qui ne sait pas comment répondre à son petit frère qui lui demande de l’aider à être papa. On montera leurs histoires si on sent qu’on est ni dans la démagogie ni dans l’illusion. Et puis, et surtout, on va continuer à travailler sur ce qu’ils ont de beau en eux, sur leur humanité, sur leur force de vie ; car, quand on écoute ce qu’ils subissent dans le milieu carcéral, on a envie de leur donner des forces pour ne pas qu’ils se retrouvent au mitard.

Les prochaines fois, on fera « prendre sa place », « la double révélation », « se choisir par le regard », on travaillera en images sur leur peur de l’avenir mais aussi sur leurs rêves pour le futur. Pour qu’ils puissent continuer à être dans le plaisir de jouer et en même temps ressentir des choses intimes. Dans cet atelier, ils ont commencé à montrer leurs émotions en racontant un moment de leur vie où ils ont été fiers d’eux : chacun l’a trouvé plus ou moins vite. Ils ont raconté, émus, souriants pour certains, nous permettant à chacun d’être le témoin de cette histoire, peut-être parce qu’on les considère d’abord comme des êtres humains, et pas comme des détenus.

Quand la porte se referme derrière nous et qu’on est dehors, on a un temps où on ne se parle pas, Mos et moi. Chacun garde ses émotions, ce qui l’a marqué aujourd’hui, avec quoi il repart… Et puis, dans  le RER, on se met à parler de la séance, du sens de notre travail de comédien de Théâtre de l’Opprimé dans cette zone de non-droit, du bout de chemin sur lequel on a envie de leur proposer de s´embarquer encore… pour quelques heures. Clara Guenoun

réponse de Clara aux questions sur la scène de forum apportée par les jokers, et sur les contenus.

(….) ces séances à Fleury remontent à deux ans, ce que je peux (en) dire: 

quand on jouait une scène, on les mettait dedans très vite pour jouer l’opprimé, un de nous assurait l’oppresseur et l’autre jokait mais on a fait ça une ou deux fois quand les histoires n’arrivaient pas.

Sinon on a travaillé pas mal sur leurs relations amoureuses, leur famille et leurs peurs face à la sortie et puis beaucoup d’exercices comme: prendre sa place, la double révélation et des jeux, des jeux car comme le disait Winnicott, le jeu a une fonction vitale et encore plus en prison.

T’OP ! : toptheatredelopprime@gmail.com

2 expériences.

-20h par session. Commanditaire : SPIP. Création de TF. Difficile d’avoir un groupe constant, parfois seulement 4 ou 5 personnes présentes. Les gardiens restaient à l’extérieur, mais leur « tout pouvoir » s’exerçait en allant chercher OU PAS les détenus inscrits à l’atelier.

Pas de scène travaillée sur ce qui se passe en prison, car trop d’impuissance. Plutôt du travail sur ce qui fait peur à l’extérieur. Une représentation dans la prison avec un public de… 5 personnes.

-Commande d’une association de famille de détenus : création de 2 scènes sur la discrimination à l’embauche après la sortie de prison, une autre sur le vol dans une cellule. Un spectacle sans forum, un autre, très encourageant, avec forum devant 40 personnes. A noter : c’est la direction qui accepte ou non tel ou tel spectateur invité. Marion.

T.S.F. : ereseo.j@netc.fr

Beaucoup d’expériences différentes : avec des détenus pour longues peines, avec des courtes peines, avec des femmes. Un gros dossier a été édité.

Longues peines : La Cie est venue jouer un spectacle sur la prévention du sida en prison. Et ensuite : 3h d’atelier hebdomadaires en soirée pendant 3 mois.

En maison d’arrêt. Pendant 3 ans, nous avons mené des ateliers avec acquisition de formation, préparation à la sortie.

Avec 12 hommes auteurs de violences conjugales, atelier hebdo pendant 3 mois. Travail autour des émotions : réactions émotionnelles troubles, difficultés au chagrin…

Avec des personnes auteures de délits routiers : consignes jamais respectées, d’où un énorme travail sur les « règles ».

En préventive, il y a moins de droits, des départs, des transferts, des RV, beaucoup d’absences. Il s’agit de s’adapter sans cesse : voix, clown, écriture…

Nous n’avions pas de surveillant présent, mais une ceinture obligatoire avec bouton d’appel, le pouvoir des gardiens s’exerce en n’amenant pas les détenus…

En détention, les femmes plongent très vite : les familles abandonnent plus les femmes que les hommes. Beaucoup de clans et de jugements entre elles. Le TO a permis un travail sur le groupe, sur les sens : le toucher, l’ouïe, l’odorat…

….J’ajoute que les 3 années, c’était auprès de femmes.

Texte Complémentaire de Marie-Josée.

Note : un dossier papier existe sur son travail. ereseo.j@netc.fr

En maison d’arrêt pendant trois ans, nous intervenions 6 heures par semaine avec deux groupes différents de femmes soit 12 h semaine. La particularité des maisons d’arrêt en général c’est que s’y trouvent des personnes non encore jugées mais pour ce qui est des femmes, comme il n’y a pas assez de prison femmes se retrouvent dans la même enceinte des « prévenues » et des « jugées » ce qui est particulièrement difficile à gérer parce qu’elles n’ont ni les mêmes priorités ni la même disponibilité.

Ajoutons à cela que la Maison d’arrêt en question comporte un secteur Hommes, un secteur femmes et un secteur mineurs et qu’en aucun cas ils ne doivent se croiser . Donc chaque atelier donne lieu à des attentes interminables pour peu qu’il y ait des mouvements de détenus ( parloirs, avocats, médecin)

La règle majeure cependant c’est que nous, intervenants, sommes tenus à ne rien transmettre vers l’extérieur de ce qui se passe à l’intérieur. Même et surtout si quelque chose nous choque…

Avec tout celà ce qu’il faut surtout c’est une très grande disponibilité : il est très difficile de prévoir un atelier en avance, on ne sait jamais qui viendra ni combien. Parfois, seulement une personne ou deux, à cause des parloirs, des avocats ou autres raisons. Autre chose importante, ne pas prendre en  compte les délits des personnes, (nous finissons toujours par le savoir) et ce n ‘est pas possible de faire du vrai travail sans une écoute vraiment bienveillante. .

Il y aurait encore beaucoup à dire mais c’est un vrai guide qu’il faudrait. Par exemple, en aucun cas ne proposer des jeux de contact les premiers ateliers. utiliser, balles ou autre médiation. 

Préparer longtemps en amont la convention et le règlement avec la direction. Impossible de faire entrer certaines choses comme fiches USB ou quelque appareil pouvant enregistrer et pour avoir du matériel quel qu’il soit comme balles, crayons, papier ( jamais blanc ) il faut une autorisation écrite et une fouille du matériel à l’entrée et à la sortie.

Si vous arrivez à dépasser ces problèmes vous vivrez une des expériences les plus riches de votre vie. Vous aurez le sentiment de servir à quelque chose d’important. Les détenus, quels qu’ils soient sont complètement preneurs de quoi que ce soit qui leur permette de ne pas crever de solitude ( En général 22 h sur 24 en cellule si pas d’activité proposée) Marie Josée Ereseo.

Miss Griff  : missgriffassociation@hotmail.com

– Ateliers hebdomadaires pendant 6 mois, avec des femmes, d’autres avec des hommes. Surtout autour de la toxicomanie. Comment faire pour ne pas s’enfermer et aller ailleurs, vers plus d’imaginaire et de créativité ? J’utilise uen diversité d’outils, des textes lus, ramenés en fonction des problématiques déposées (faits divers, Shakespeare…)

– Maison d’arrêt de Frênes : demande venue du Service Médico-Psychologique, ce qui s’est avéré plus efficace qu’avec le SPIP. Sur la toxicomanie. Nationalités variées.

Un projet récent : pendant 4 mois, une séance par semaine.Thème : « C’est quoi habiter le monde ? ». TO + « théâtre » + vidéographie… Pas de groupe fixe, ils arrivent au goutte à goutte, ou ne sont pas appelés, ou sont inscrits à 3 activités en même temps… Ma correspondante, la coordinatrice culturelle n’arrivaient pas à arranger ça. Comment faire appliquer le droit culturel des prisonniers ?

Texte complémentaire de Nicole : Plusieurs expériences :

  1. D’abord (avant 2004)

– Ateliers hebdomadaires pendant 6 mois, avec des femmes, Maison d’arrêt de Fresnes

– Ateliers hebdomadaires pendant 6 mois, avec des hommes, Maison d’arrêt de Villepinte

– Ateliers hebdomadaires pendant 3 ans, avec des hommes, Maison d’arrêt de Fresnes

(Théâtre – dont TO)

Cela en partenariat avec une association partenaire de l’activité (le SPIP n’y était pas pour grand chose dans l’organisation et le suivi)

Concernant Fresnes/hommes sur 3 ans : C’est le SMPR (Service médico psychologique) qui voulait l’activité et suivait des détenus en rapport avec la toxicomanie (addiction ou arrêtés pour trafic). De ce fait, le groupe était de nationalités très variées (italiens, brésiliens…) (les détenus arrêtés ailleurs que sur leur région d’appartenance étaient mis à la MA de Fresnes souvent). Travailler avec le Service Médico psy, s’est avéré plus « efficace » qu’avec le SPIP plus tard dans le temps (pour moi) : bien plus de suivi des gens, inscription et accompagnement des absences ou fragilités, relations réelles, intervention auprès de la pénitentiaire si ennuis avec surveillants ou autres. Il y a eu, malgré pleins d’ennuis, un vrai groupe, et 3 spectacles vraiment chouettes avec des publics extérieurs.

L’activité s’est arrêtée précisément quand le SMPR a perdu argent et surtout les personnes pour suivre des actions du genre. Il n’y avait, sans leur médiation plus que 3 détenus en séance (sur 10 auparavant)

2. Dernièrement : en 2017 Centre de détention de Meaux

Pendant 4 mois : 1 jour et demi par semaine = gros projet, « Réhabiter le monde », théâtre (dont TO), écriture et vidéographie, j’ai du trouver des fondations à l’appui, 3 mois de recherche de financement (DRAC, pénitentiaire et 2 fondations).

Mais une catastrophe du point de vue suivi du SPIP. Pas de groupe fixe, ils arrivent au goutte à goutte, doivent repartir au milieu, les trois quarts des personnes soit disant inscrites sont inscrites à plusieurs activités en même temps (dont travail) (on leur a dit que ça leur donnerait des « bons points » en justice). La coordinatrice culturelle passera son temps à me dire qu’elle ne peut rien faire à cela. Le surveillant scolaire nous affirme tranquillement dès le début que pour ses collègues des blocs « aller chercher les détenus pour les activités est la dernière de leurs priorités ». Nous réclamons beaucoup, essayons de comprendre et dialoguer mais je comprends au fur et à mesure que si nous râlons trop cela va se passer mal : La coordinatrice culturelle serait en effet mise à mal dans ses projets (si les partenaires financeurs en savent trop), et préfère nous laisser entendre que c’est de nous (Miss Griff) qu’on pourrait finir par dire du mal) (ce qui est vrai). Nous comprenons assez vite que nous nous sommes mis dans un piège à C…

Nous avons pu tout de même faire une représentation avec 4 détenus nous restant, et des enregistrements audiovisuels des autres, présentés à un groupe de spectateurs détenus, débouchant un échange très intéressant. La coordinatrice culturelle était très contente, mais nous NON.

A la suite de cette intervention, j’ai fait un bilan précis (en marchant sur des œufs mais en disant les choses) et rencontré plus tard le responsable des actions culturelles de la DISP qui pense qu’effectivement ce que je lui ai décrit pour Meaux « c’est un peu trop ». Ça ne se passe donc pas de la même façon partout, il dépend de multiple paramètres qu’une intervention soit bien organisée et bien suivie ou pas.

Toutefois, de ce que j’en retiens, il semblerait qu’en effet et à peu près partout, l’accès aux activités culturelles soit bien la dernière roue du carrosse de la Pénitentiaire, d’où qu’en beaucoup de cas, il faut des organisateurs et médiateurs prêts à lutter et être vigilants.

La question du droit culturel en prison se pose : comment faire en sorte qu’il soit appliqué ? (Il y a des collectifs sur ces questions) À Meaux, nous avons plusieurs participants qui ont abordé cette question sur tous ses plans.

  1. Concernant le travail artistique (dont TO) et les difficultés éventuelles en prison :

Trouver des moyens pour que les détenus ne se ré-enferment pas (parfois) dans la plainte, la situation de victime, ou parfois un seul registre de réflexion concernant la justice (dans sa procédure pour eux toujours injuste). C’est la raison pour laquelle nous essayons toujours d’avoir plusieurs registres de médiations artistiques permettant d’ouvrir le champ de réflexion. Il ne s’agit jamais d’empêcher une parole ou censurer une thématique, mais de voir comment ça peut aller au delà. Exemple, à Fresnes, des détenus un peu obsédés par les « faits divers » épouvantables qu’on lit dans les journaux ont finit par travailler sur la « vie adolescente » et tout ce qu’elle peut entrainer de traumatismes et violences si elle est mal vécue (oppression des adultes, éducation). On a même pu bosser avec du « Alice Miller » comme du « Kafka » (et interprétations de textes), en même temps que sur leurs souvenirs personnels.

Ou encore : la question du « comment tenir en prison » a pu amener des témoignages et une réflexion de fond sur la question de la « solidarité – qu’est-ce que c’est vraiment », de la responsabilité personnelle et familiale, etc. J’ai pas mal de souvenirs marquants, dont certains sont décrits dans des articles, je ne peux pas les citer ici.

Pour ma part, je trouve fondamental le travail qui peut se faire en prison, car plus que partout ailleurs on y rencontre l’humain mis en question, et les questions d’éthiques les plus cruciales. J’ai décrit la prison comme « un lieu métaphore de toutes les questions d’éthiques non résolues ».

Nicole Charpail

théâtre du Potimarron contact@theatrepotimarron.com

– Une association de familles de détenus organise un spectacle pour ses 10 ans. Nous mettons en scène les textes écrits par les familles. Question de l’intimité, des sorties… Spectacle joué à la prison, avec les familles présentes.

– Autre expérience : des élèves de 4ème sont venus jouer un spectacle de TF dans la prison.

Jacqueline.

Alternatives théâtre : alternative-theatre@live.be

Atelier hebdomadaire de 3h pendant 9 mois. Avec 8 à 12 femmes, peines longues. Spectacle prévu à la fin. Public : 40 personnes de l’extérieur et des femmes détenues. La correspondante qui a enclenché le projet est très présente, bien organisée. Thème : « femmes et prison ». Temps de partage de nourriture avant de commencer la séance. J’ai mené 27 séances sur 30 et…

On m’a ensuite retirée du projet qui remettait trop en cause l’organisation de la prison.

On avait pourtant essayé de trouver des détournements : une mise en scène allégorique, avec des animaux… Elles ont été empêchées de jouer, cela a été remplacé par un atelier d’écriture, et il a fallu que je mette en scène leurs lectures… Expérience difficile donc. Sara.

QUESTIONS A CREUSER

Le débat et les échanges continuent au gré de chacun.e sur la liste des particioants.

Outre les questions posées par Marie-Josée et Nicole dans leurs textes complémentaires, voici les points relevés à la rencontre d’octobre 17.

– Encore plus qu’ailleurs Il est très important de discuter le cadre avant l’intervention.

– La prison est un microcosme totalitaire. Comprendre ce qu’on (qui?) attend de nous, et mesurer ce qu’on peut réellement se permettre.

– La prison a besoin d’interventions extérieures, les détenu.e.s encore plus.

– Essayer de comprendre la dose de pouvoir qu’à la personne référente de l’intervention (quelqu’un du SPIP, service culturel, du service social.. ?

– Les gardiens : seront-ils présents ? Comment prennent-ils le travail supplémentaire d’aller chercher les détenus ?

-Longues peines, courtes peines, régime du travail, des activités : comprendre comment avoir un groupe stable… Sont-ils volontaires ?

-Durée : 10 séances ce serait trop court ? Certains pensent que oui.

Documents et contacts :

Thèse de Bernard Petitgars, passé en prison 11 ans, sur l’institution totale et poreuse qu’est la prison. Demandeur pour rencontres et échanges. Clément (sociologue, membre du Réseau) le connait bien:clement.poutot@unicaen.fr

merci de ne pas diffuser ce document du Réseau TO sans autorisation.

Hommage à notre amie Muriel

Texte lu aux obsèques de Muriel Naessens, le jeudi 18 février 2016, cimetière du Père Lachaise (75)

Muriel, on avait tous les deux 20 ans en mai 68. J’ai rencontré l’équipe de Boal en 1980… Bernard, Lorette, puis toi, Jean-Paul… Peu après tu jouais dans le TF dirigé par Boal, une pièce tirée de l’oeuvre de Brecht. Moi je me lançais dans l’aventure du TO. Des stages suivis ensemble, notamment les premiers stages Arc-en-ciel du désir dirigés par Boal.

En 87, au Centre du Théâtre de l’Opprimé, ce fut l’aventure de la création collective pour la préparation du bicentenaire de la révolution : « il reste des bastilles à prendre » et les ateliers dans 10 quartiers de France : toi, tu allais à Marseille avec Pascal. Grand TF final, avec tous ces groupes, au Cirque d’Hiver le 4 mai 89 ! Bien sûr : plusieurs scènes contre le sexisme et l’oppression des femmes.

Ensuite, avec ce qui fut l’équipe du CTO-A.Boal pendant 10 ans, on créait des théâtre-forum. Tu jouais dans ceux que je mettais en scène, je jouais dans le tien, créé à Vendôme, joué en 91 au festival de Paris-Massy, puis en 93 à Rio. Souvent, c’était avec Jean-Paul, Fabienne, Annie, Nicole, et aussi Myrtha, Jacques et d’autres…

On était tous ensemble en répétition quand Lolo, (Eléonore, 20 ans) ton aînée, est morte en voiture avec quatre de ses amis… Peu après, tu jokais un théâtre forum anti sexiste, et pleine d’énergie, tu as dit au public : « je dédie ce TF aux filles de 20 ans »…

…Et le spectacle au Bataclan, créé au Planning Familial de Paris, pour la liste « europé-elles » avec Huguette Bouchardeau…

En 95/96 pendant plus d’un mois, on a joué tous les soirs une Iphigénie, montée par Boal, suivi de deux théâtre-forums : tu jokais celui que tu avais créé sur un viol par inceste, j’y jouais. Je jokais l’autre théâtre forum.

Quand l’équipe du CTO s’est séparée (97/98), ton groupe Enjeux était devenu Féminisme-Enjeux, installé à ST Denis. Je participais à l’aventure, avec Bastien, Delixia, Antony, puis d’autres… on a créé 1, 2, 3, 4 forums avec le MFPF, l’Observatoire des violences faites aux femmes, le CG93. En nov 95, pour la semaine « Femmes du Monde » tu réunissais des TF sur les luttes des femmes du CTO de Rio, du Mali, de mes amis de Jana Sanskriti (Inde), en plus du nôtre : nous jouions tous les soirs, dans des quartiers populaires.

On intervenait au Fortum Social Européen de St Denis, à la Bourse du Travail, pour des colloques du MFPF…

En 2006 Féminisme)Enjeux continue sans moi, mais on se retrouve ici et là : en mars 2009 tu jokes un TF à l’UNESCO, nous sommes nombreux pour cette journée qui honore officiellement Augusto Boal pour son apport culturel à l’humanité. Là, il nous a pris chacun dans ses bras, et début mai, tu organisais à Montreuil l’hommage à Augusto, décédé le 2 mai.

Juillet suivant, le CTO Rio organise une « conférence mondiale des jokers » nous y écoutons ton intervention sur… « le TO, le patriarcat les luttes des femmes » ! … festival en Autriche, festival à Lille où je t’invite avec ton groupe, etc…

En nov 2013 tu participes à Lille au lancement du projet « vers un réseau français du TO », une quinzaine de groupes maintenant dont Féminisme-Enjeux, ton groupe. C’était à l’occasion d’un stage mené par Sanjoy et Sima Ganguly que j’avais invités.

Plus personnellement : 35 ans de compagnonnage, avec des proximités mais aussi des désaccords, des éloignements ! Mais que de belles choses vécues ensemble, des avancées qui restent, qui ne s’effaceront pas.

Je me souviens que dans tous les groupes qu’on a animés ensemble, quel que soit le thème proposé au départ, toujours, toujours, le théâtre forum final comportait une scène d’oppression des femmes, issue d’uen histoire vécue dans le groupe. « c’est toujours là, JF, toujours ! » . Je n’ai pas oublié.

Je me souviens qu’en cas de doute, de difficulté dans un groupe que j’animais, quand j’étais seul à quel autre joker je téléphonais ? A toi ! C’était facile d’en discuter au téléphone ensemble. Merci.

Je me souviens que si quelqu’un racontait -au cours d’une pause ou au café – une anecdote vécue, une injustice quotidienne, banale, tu plaçais toujours « ‘tu vois, si on faisait du théâtre de l’opprimé, là, on s’arrêterait et on se demanderait collectivement « pourquoi ? » on aurait alors une réponse du genre « parce que…. bla bla », et on se re-poserait la question : « pourquoi » ? et ainsi de suite ! 9A non plus, je n’ai pas oublié.

Je me souviens de ta manière de gérer ta distance ET ton appartenance à un groupe. Tu participait au groupe, mais je ne crois pas que tu aurais dit « j’appartiens à tel groupe, à tel courant ». Même au plus fort du CTO tu participais à ceci..;ou pas ! A cela ? Oui mais à tel moment… et pas à tel autre. Ça, c’était toi, Muriel, on le savait.

Enfin, je me souviens de nos fou-rires après le travail, quand on décompressait en évoquant les petits travers de nos meilleurs camarades ! Et aussi, plus gravement, les moments privilégiés où « pourquoi » et des « pourquoi pas » et des « crois-tu ? »… Et surtout, tnat de questions. Des questions sans réponses.

Merci Muriel.

jf.martel@free.fr 06 85 54 99 68

Ces derniers jours, outre les messages adressés directement à Camille, j’ai reçu de nombreux mails, des messages téléphoniques, à lui transmettre. Camille a pu te faire part des premiers, Muriel. Tu as souri, me dit Camille. Sanjoy Ganguly a été parmi les premiers à me demander d’aller te dire « au revoir » et sa fierté de t’avoir connue.

Et puis, de France : Marion, ma fille, qui parle de « ton émerveillement enfantin et de ton dynamisme », Serge Saccon, à qui tu as donné envie de faire du TO dès votre première rencontre à Caen alors que tu étais enceinte de Camille, Brigitte de Brest, qui est venue au TO par toi, et avec qui tu as coopéré 30 ans, Bastien, qui était quasiment aux débuts de féminisme-Enjeux, de Fabienne et Jean-Paul vieux compagnons du CTO, de Jacques (CTO) bloqué à l’étranger par une opération qui a demandé à son fils Raphaël d’être là, … Jacqueline (Potimarron-TO, Strasbourg ) que tu as connue au réseau, et Marie-José Eréseo de Toulouse, qui disent leur tristesse.

Les jokers de la liste internationale de Jana Sanskriti – JSIRRI, m’ont écrit pour que je rassemble leurs mails : tes amis du lgroupe de Barcelone avec qui tu venais de travailler, et et ceux que tu as rencontrés dans des festivals ou à Rio : Chen Alon de Palestine – Israël, Barbara Santos de Rio et Berlin, Brigitte Fritz d’Autriche, Adrian jackson d’Angleterre, Luc Optebeck de Rotterdam, des jokers américains, Alistair Campbell, Olivier de Partecip Arte qui nous communique le lien pour ta conférence à Rio : www.salto-youth.net/downloads/toolbox_tool_download-file-653/newsletter_ITO_women.pdf , Diol Mamadou de Kaddu Yarax (Sénégal), Salim Rajabi, d’Afghanistan, un long texte de Julian Boal qui dit combien tu étais importante pour lui, Mariana Villani qui voulait te donner « a feminist hug »… Roberto Mazzini, avec qui tu as travaillé, ajoute : « je pense qu’on se retrouvera quelque part dans l’univers »…

Merci Muriel.

JF Martel jf.martel@free.fr 06 85 54 99 68

Quelques exercices et techniques pratiquées lors des rencontres du réseau

UNE NOUVELLE TECHNIQUE D’IMAGE : Image +3 Images.  proposée par Nicole, il s’agit de partir d’une image d’oppression et d’en créer d’autres, MAIS cette fois, pas l’image de « juste avant » ni  celle de juste après » lire la suite
et aussi… voir les photos

UN JEU D’AVEUGLE: la main perdue… et retrouvée ? Ce jeu est assez intime, puisqu’il s’agit de se toucher les mains les yeux fermés…. La main perdue

DEUX JEUX DE RYTHMES:
-occuper la chaise vide (classer aussi dans « jeu avec création de personnage »,  stratégie collective face à une oppression) 2 jeux (Fatima)

-la battle de mots (tous en cercle, jeu de vitesse, avec des mots à annoncer. Voir ces 2 jeux: 2 jeux (Fatima)

LA TECHNIQUE DES DEUX GROUPES POLARISES, apprise avec Chen et Rima début janvier 17. Cette technique est le préalable à la création d’un FORUM POLARISE c’est-à-dire d’un TF avec 2 points de vue dans le même Théâtre Forum. Mais elle peut aussi être utilisée « en soi ». Technique des 2 groupes

5  IMAGES PROJETEES: les obstacles qui grandissent; l’image « suisse »;  la marche à 4 et la personne qui voulait danser; non ! à droite; la poignée de main. ces textes sont à venir, à rédiger: par JF, Nicole, Bastien.

Lucie, jokère en Argentine

Une jokère en Argentine

Nous avons rencontré notre amie Lucie Bin, jokère de T’OP! pendant des années, qui vit maintenant en Argentine. Extraits de ce qu’elle a raconté, le 15 avril 17, à Guillaume, Marion et moi, si mes souvenirs sont bons ! JF

Je suis arrivée en Argentine, venant de TOP, qui est une « institution protectrice ». (les jokers de TOP animent des groupes qui ont été déjà organisés, avec des conditions négociées). En Argentine, je n’ai rien trouvé de tel. Plusieurs pratiquent le TO, mais c’est à chacun de trouver ses projets et de se débrouiller. C’est d’ailleurs la condition de beaucoup de gens, depuis la crise. Beaucoup vivent ou survivent dans une « économie informelle » en essayant de vendre des produits ou des services, de la main à la main, dans la rue.

Lucie a vendu ainsi des graines germées, de la nourriture, et des cours de français !

Lucie vit maintenant à Saint Martin des Andes, au nord de la Patagonie.

Elle intervient dans la CTEP (Confédération des Travailleurs de l’Economie Populaire). Cet organisme propose des formations de 5 jours, sur l’Economie Populaire, ce stage s’appelle une « diplomature ». Les participants viennent y apprendre à s’organiser en coopérative. Ils y ont différentes sessions pratiques, mais aussi des cours sur le capitalisme, l’histoire du mouvement ouvrier, et…la première matinée, une séance de théâtre de l’opprimé !

Les gens font parfois 24 heures de voyage, pour arriver en miniu bus par groupe de 12.

Ils vienenr souvent de « villa » c’est-à-dire d’un quartier fait de bric et de broc, proche du bidonville, où ils se débriouillent en faisant individuellement du recyclage, et différentes petites productions (surtout textiles).

MA SEANCE DE 3h DE TO : (en général)

JEUX ET EXERCICES

échauffement physique,

jeu de l’hypnose,

le cercle de noeuds, (souvent des réticences, car cela provoque des contacts physiques)

..et sa variante en aveugle !

Un jeu de rythme (se passer des claps en cercle, etc…)

Et bien sûr :

Compléter l’image,

puis la variante où on refait les images dans l’ordre chrono inverse, et projections sur les images produites,

les bonjours à style, en finissant par « vous rencontrez quelqu’un que vous aimez beaucoup » et là, les contacts sont bien acceptés : les gens se sautent dans les bras, s’embrassent.

Je termine mes jeux par un espace stop avec regroupements, pour terminer par 2 ou 3 groupes plus ou moins homogènes en fonction de leur statut économique : par exemple les « textiles » (ceux qui fabriquent des vêtements individuellement) les « coop » ceux qui viennent d’ateliers clandestins et tentent de se former en coopérative, ceux qui recyclent, ou font des objets artisanaux….

TRAVAIL D’IMAGE ET D’IMPRO :

chaque groupe crée une image de son travail

dans chaque groupe, je donne des consignes de dynamisation de leur image :

trouver un geste répétitif, trouver une phrase…Ils préprent en sous groupe, puis montrent au grand groupe.

En général, ils s’aperçoivent alors (ils ne se connaissaient pas pour la plupart) qu’ils ont les mêmes problèmes : le loyer de leur local, la fixation des prix, les débouchés de ventes….

LES RITUELS :

j’utilise la technique des 5 chaises. Par exemple je leur demande de venir occuper les chaises en montrant 5 images, statues, des « vices du militant » !

Puis la technique de « compléter le rituel, en précisant « un rituel qiue tu n’aimes pas)

ENFIN, LES IMPROS :

Je leur demande de choisir un contexte qu’ils connaissent bien (souvent tiré de ce qu’on vient de voir) : une réunion, une manif, le vente dans la rue…

On fait 2 ou 3 groupes, et chacun prend un personnage qui lui ressemble ou qu’il connait bien. Chaque groupe prépare, ensuite ils le jouent devant tous.

En 3 heures, ils ont appris à se connaître, à repérer des problèmes communs.

Une des questions qui revient souvent : « comment convaincre les autres de militer ? De lutter pour se grouper en coopérative, plutôt que de rester dans le chacun pour soi.

Question de JF : puisqu’il y a beaucoup de problèmes communs, de groupe en groupe, penses-tu que tu pourrais créer une scène simple, (ou deux?) que tu pourrais utiliser en théâtre-forum avec les différents groupes : un peu comme les images projetées qu’on peut proposer à un groupe d’apprendre en quelques minutes.

Marion rappelle que c’est une idée déjà émise à TOP, à propos des séances de 4h que nous menons avec des groupes de 25 personnes (personnel hospitalier en néo-nat). On avait utilisé cette technique avec les jeunes en service civique que nous avions une seule journée par groupe. A partir des récits des premiers groupes, on avait créé une scène facile à apprendre, où deux d’entre nous jouaient les rôles principaux, les stagiaires apprenant les autres rôles…

La CTEP :

C’est un mouvement national. Il regroupe des travailleurs du secteur informel qui s’organisent en coopératives afin de sortir du statut informel, se défendre collectivement et « rompre avec la logique du profit ». Son principal animateur est en bonnes relations avec le pape François (qui est argentin). Les moyens financiers restent très faibles : ainsi, les locaux où se déroulent ces formations appartiennent au mouvement, mais tous les intervenants, dont Lucie, comme ceux qui donnent des cours d’histoire ouvrière etc…
Tous sont entièrement bénévoles, et doivent subvenir à leur besoin. Lucie y fait deux interventions par mois.

CLIMAT SOCIAL DANS LA REGION :

C’est une région où vivent les Mapuches, un des « peuples premiers ». Ils cultivent peu, mais élèvent des animaux. Dans ces « communautés » villageoises, ou ces quartiers, tout le monde sait tout sur tout le monde. Ils vivent dans un système particulier : le parc national les protège, on leur a rendu leur terre, donnée en concession. Leurs habitations leur ont été fournies, ils en jouissent sans avoir le droit de les vendre. Tu payes un droit d’entrée pour pénértrer dans leur village, là ils vendent des objets artisanaux, des souvenirs… Ils sont très revendicatifs. Les Guaranis, au nord, eux, ont perdu leur terre.

JF Martel le 27 avril 17

Histoire d’eux

 

 

 Histoire d’Eux

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Créer un espace qui offre à chacun la possibilité de s’exprimer et d’agir

L’association Histoire d’Eux, fondée par deux comédiens de théâtre amateur, Nathalie Pasdeloup et Thierry Heurtois en avril 2010 propose trois domaines  d’activité théâtrale: le théâtre de l’opprimé (forum/image), les ateliers théâtres (enfants, ados, adultes), une troupe de théâtre amateur.

Le projet associatif adopté en 2015 illustre la position éthique et les valeurs de l’association.      Extrait : « L’association Histoire d’Eux souhaite développer au sein de son environnement rural et urbain des actions concrètes autour du théâtre qui ont pour objectif de permettre l’accès et l’appropriation de la citoyenneté et de la culture pour tous. On entend par citoyenneté permettre à chacun d’être responsable, acteur de sa vie, au service de la collectivité c’est à dire du vivre ensemble. On entend par culture, permettre l’éveil à toute forme d’expression en lien avec le théâtre, dans un esprit solidaire, convivial et ludique (…). L‘association Histoire d’Eux se situe dans la lutte contre toutes formes de discriminations en faisant l’éloge de la diversité. Nous souhaitons par nos actions   permettre à chacun d’utiliser et de valoriser ses ressources et ses richesses. Toute création au sein de nos activités sera attentive, en premier lieu, de l’épanouissement et du rythme de chaque comédien.».

Activités en Théâtres Forum:                                                                                                                                         Nous intervenons principalement dans le cadre d’ateliers : éducation nationale, lycées agricoles, éducation populaire (CLSH).                                                                                                                                                Nous avons créé quelques scènes pour des occasions spécifiques mais nous n’avons pas de groupe permanent, les comédiens se mobilisent en fonction des projets, ils sont tous bénévoles.

Principales thématiques:                                                                                                                                           Respect des Droits de l’enfant.
Lutte contre toute forme de discrimination (racisme, sexisme ordinaire, harcèlement -y compris via les réseaux sociaux-).
Respect des droits fondamentaux de chacun.

Contacts:                                                                                                                                                                       Intervenants   théâtre de l’opprimé : Nathalie Pasdeloup, Virginie Chevalier,                                                  tél: 06.74.32.79.69.     Adresse: 183 chem. De Dufaud – Aux Ferrats – 82350 ALBIAS                                      Blog: histoiredeux82.blogspot.fr     Mail: histoiredeux82@gmail.com

 

 

 

groupe de Brest

THEATRE DE L’OPPRIME Groupe de Brest

 brest-logo
Comment on se définit en une ou deux phrases :                                                                                            Groupe de praticien-nes bénévoles, formées aux techniques du théâtre de l’Opprimé et intervenant avec des associations et institutions (selon nos disponibilités).

Date de création, forme juridique, composition de l’équipe et champ territorial :                   Association loi de 1901, créée en 1991 à Brest. Le groupe actuel est composé de 3 personnes (Brigitte, Séverine, Solen) et interviennent à la demande d’écoles, collèges, lycées, associations avec lesquelles nous partageons les mêmes valeurs.

Activités :                                                                                                                                                                                  – Création depuis 1991 de théâtre-forum, principalement autour de la problématique des femmes et des relations femmes/hommes (après 7 ans exclusivement au sein du Planning Familial de Brest)             – Animations et créations de forums auprès de groupes divers : Mission Locale, ATD, CCAS de Brest, nombreux collèges et lycées.                                                                                                                                                   En 2016, le groupe redémarre après une période de stagnation :                                                                              . auprès d’une école primaire autour du thème des violences à l’école                                                                 . auprès d’un lycée professionnel (à déterminer)                                                                                                               . avec le Planning Familial, en lycée professionnel, sur le thème des violences et des relations filles/garçons                                                                                                                                                                                      . avec AGIRabcd (association de retraités), sur le thème du stress et de l’estime de soi, auprès de chômeurs longue durée

.Principales thémathiques :                                                                                                                                       Femmes. Relations filles/garçons à l’école. Travail/Chômage. Violences

L’article en pdf : fiche_reseauto-brest

Contacts :                                                                                                                                                                                 Brigitte Millet :06 77 39 90 09 / Mail: brigitte.millet@numericable.fr                                                                Solen Le Vaillant :06 82 43 24 84 / Mail: solenlevaillant@hotmail.fr ou solen3@voila.fr                    Séverine Julien: 0612782948 / Mail: severine.lien@gmail.com                                                                 Facebook : théâtre de l’opprimé de Brest

Rendre visibles les OPPRESSIONS et s’entraîner à LUTTER 

 

 

Theâtre de l’Opprimé.e de Nantes

Théâtre de     L’Opprimé.e        de Nantes

Le Théâtre de l’Opprimé.e de Nantes est une troupe de comédien.nes amateur.es militant.es, féministes, syndicalistes, antiracistes qui travaillent à partir des méthodes proposées par Augusto Boal et par les mouvements d’éducation populaire pour proposer une autre façon de débattre afin de trouver ensemble, comédien.nes et public, des solutions individuelles et collectives aux situations d’oppressions vécues.

Créé en 1995 à l’occasion de la venue du Centre du Théâtre de l’Opprimé Augusto Boal pour un projet avec des habitant.es d’un quartier populaire à Nantes, le groupe s’est constitué en association loi 1901 en 1997. En 2016, nous sommes une dizaine avec les mêmes objectifs politiques : lutter contre les discriminations sexistes, racistes, développer la citoyenneté, la solidarité, viser l’émancipation, l’autonomie. Il s’est formé et continue à se former avec NAJE.

 Ses activités :

– les premiers théâtres forum ont été créés début 1996 sur les discriminations à l’hôpital, le racisme dans les transports urbains, la sexuation des métiers et filières scolaires.

– depuis 20 ans nous travaillons toujours en partenariat avec une association, un syndicat, un collectif … pour définir le projet sur lequel nous travaillons et créons nos forums

– nous avons présenté nos théâtres forums à Nantes, dans sa banlieue, dans la région des Pays de la Loire, en Bretagne et à Toulouse.

– nous organisons des stages d’intégration et de formation au théâtre forum

Ses principales thémathiques :

Les violences policières, le droit au logement, l’emploi et le sexisme, le pouvoir médical, la famille, les violences faites aux femmes, la souffrance au travail, la prévention de la prostitution, les droits des enfants, les discriminations, l’accès à l’art, l’éducation, le droit de choisir et les droits des femmes …..

Contacts :  site  :     http://theatreopprime.wix.com/nantes                                                                          Camille 06 63 36 86 75 ou Roselyne 06 73 62 77 59

« Il faut que se créé une certaine agitation : si personne ne change le monde, il restera ce qu’il est, si personne ne change la pièce, elle restera ce qu’elle est »

 

Le Reuz

Le Reuz

lereuz
 Expérimenter l’éducation populaire.                                                                                                                      Pour les membres de l’association « Le Reuz », le théâtre de l’opprimé est un moteur puissant d’émancipation individuelle et de transformation sociale.                                                                           Créé en 2013, Le Reuz vise à expérimenter et diffuser l’éducation populaire auprès d’individus et de collectifs notamment en Finistère.

Ses activités :     Récentes adeptes du théâtre de l’opprimé.e, nous avons pu proposer de premiers moments forts en TO :                                                                                                                                                                      – avec la compagnie Paritito, un stage de théâtre de l’opprimée et un spectacle de théâtre forum sur les violences faites aux femmes suite à la présentation de la pièce “Priveziou Publik” à Morlaix,                    – avec l’association une idée dans la tête, l’animation de plusieurs stages de découverte du théâtre de l’opprimée auprès de services civiques à Paris,                                                                                                                – des ateliers thématiques d’une journée et une demi-journée : un théâtre image pour débattre de la solidarité internationale, des ateliers non-mixtes femmes pour s’entraîner à lutter contre les oppressions notamment sexistes, du recueil de paroles auprès de jeunes sur leur réalité sur le territoire.                                                                                                                                                                                                     Et pleins d’autres choses sont envisagées et envisageables!                                                                                        Nos thématiques de travail n’ont pas de limites…

Contact :                        

mail : lereuz.morlaix@gmail.com                                                                                                                                       site : https://lereuz.wordpress.com/

« If I can’t dance, I don’t want to be part of your revolution » Emma Goldman